19 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
Les chiffres clés de l’exercice 2002
Réuni le 26 février 2003 à Paris sous la présidence de Serge Kampf, le Conseil d’Administration de Cap Gemini S.A. a examiné les comptes définitifs et audités du Groupe Cap Gemini Ernst & Young pour l’exercice clos le 31 décembre 2002.
en millions d’euros 2002 2001 (rappel)
Chiffre d’affaires 7 047 8 416
Résultat d’exploitation 114 423
Autres produits et charges (nets) (401) (139)
Impôts (108) (104)
Amortissement des écarts d’acquisitionet dépréciation des parts de marché (123) (39)
Résultat net part du Groupe (514) 152
Trésorerie nette 465 698
§ Le chiffre d’affaires consolidé du Groupe en 2002 s’établit à 7 047 millions d’euros, soit une baisse de 13,9% à taux de change et périmètre constants par rapport à celui de l’exercice 2001 et de 16,3% à taux de change et périmètre courants.
§ Le résultat d’exploitation s’établit à 114 millions, soit une marge opérationnelle de 1,6% qui marque une nette amélioration entre le premier semestre (0,3%) et le second semestre (3,1%).
§ Les autres produits et charges (nets) s’élèvent à 401 millions d’euros contre 139 millions en 2001. Ils comprennent notamment des charges de restructuration pour 463 millions d’euros reflétant une mise en œuvre plus rapide qu’escomptée des mesures de réduction de coût, lesquelles se composent de 359 millions directement liés aux 5 855 licenciements décidés au long de l’exercice 2002 et de 104 millions liés aux mesures de rationalisation du parc de bureaux. A noter également l’impact positif, à hauteur de 102 millions, de l’actualisation des actifs d’impôt différés à long terme.
§ La charge d’impôts s’élève à 108 millions d’euros et intègre notamment :
– la dépréciation des impôts différés actifs pour 427 millions d’euros, et plus précisément , d’une part, de celui reconnu aux Etats-Unis lors de l’acquisition des activités de conseil nord américaines d’Ernst & Young, et d’autre part, de ceux relatifs aux pertes fiscales reportables américaines antérieures à ladite transaction ;
– la reconnaissance pour 387 millions d’euros d’un produit d’impôts généré en France en 2002 à l’occasion de la réorganisation des activités nord-américaines du Groupe.
§ L’amortissement des écarts d’acquisition et la dépréciation des parts de marché ressortent à 123 millions d’euros contre 31 millions en 2001 : ce montant inclut 81 millions d’euros de dépréciation exceptionnelle de la valeur des parts de marché sur les activités télécommunication du Groupe aux Etats-Unis, dépréciation déjà enregistrée dans les comptes au 30 juin 2002.
§ Le résultat net part du Groupe ressort à – 514 millions d’euros.
§ La trésorerie nette s’établit à 465 millions d’euros au 31 décembre 2002 contre 247 millions au 30 juin 2002 et 698 millions au 31 décembre 2001. Cette variation de 233 millions d’euros sur l’exercice s’explique essentiellement par :
– un flux de trésorerie d’exploitation positif de 71 millions d’euros, intégrant une
amélioration du besoin en fonds de roulement de 185 millions qui résulte en grande partie d’une politique rigoureuse de gestion des comptes clients sur le second semestre (lesquels représentent 80 jours du chiffre d’affaires 2002 contre 90 jours au 31 décembre 2001) ;
– un flux de trésorerie d’investissement négatif de 251 millions d’euros ;
– le paiement de 50 millions d’euros de dividendes au titre de l’exercice 2001.
S’agissant des comptes sociaux de Cap Gemini S.A. au 31 décembre 2002, on notera que pour tirer les conséquences de l’évolution des valorisations du secteur et des conditions de marché, une provision de 4 706 millions d’euros – sans impact sur les comptes consolidés du Groupe – a été enregistrée sur les titres de participation de filiales consolidées. La valeur comptable des titres de participation a ainsi été ramenée de 11,2 à 6,5 milliards d’euros. Les capitaux propres de Cap Gemini SA ressortent à 7 222 millions d’euros contre 11 415 millions d’euros l’an dernier.
Les faits marquants de l’exercice 2002 et les perspectives d’avenir
L’année 2002 n’a pas vu se produire la relance de la demande que de nombreux observateurs prévoyaient en début d’année pour le second semestre, et le chiffre d’affaires du Groupe en 2002 a continué de refléter des conditions de marché déprimées (le chiffre d’affaires du second semestre 2002 est en recul de 7,8% à structures et taux de change constants par rapport à celui du premier semestre).
L’infogérance représente désormais 27% du chiffre d’affaires du Groupe contre 21% en 2001, alors que l’activité Conseil et Intégration de Systèmes représente 73% de l’activité (79% en 2001). A noter que le Groupe a notablement renforcé au cours de l’exercice sa position de leader dans l’intégration de produits logiciels (progiciels de gestion intégrée, gestion de la relation clients, gestion de la chaîne logistique).
L’analyse par secteurs montre un rééquilibrage du portefeuille de clients au profit des secteurs Santé et Services Publics (passés à 26% du chiffre d’affaire en 2002 contre 16% en 2001) – le Groupe a une position de premier plan sur le segment de la Santé aux Etats-Unis – et Sciences de la Vie (7% en 2002 contre 6% en 2001), et une moindre exposition aux secteurs des Télécommunications (13% en 2002 contre 18% en 2001) et des Services Financiers (15% en 2002 contre 17% en 2001).
Dans ce contexte, le management du Groupe a décidé en juin dernier de lancer un plan de transformation stratégique sur 3 ans baptisé LEAP qui s’articule autour des axes suivants :
– la réorganisation des activités du Groupe autour de quatre métiers (Conseil, Technologie, Infogérance et Assistance technique de proximité) ;
– une simplification et un allègement des structures opérationnelles ;
– l’ouverture de nouveaux canaux de vente et une série d’initiatives commerciales ciblées sur les segments de marché les plus porteurs ;
– l’accélération de l’industrialisation de la production de ses services.
Avec ce plan, le Groupe poursuit deux objectifs principaux : d’une part renouer progressivement avec des niveaux de marge opérationnelle satisfaisants en allégeant sa structure de coûts, d’autre part se doter d’une organisation plus flexible, plus réactive et compétitive, tant en terme de dynamique commerciale que de moyens de production.
Les premiers effets des mesures d’ajustement d’effectifs et des efforts de réduction des coûts opérationnels non salariaux (programme de centralisation des achats, optimisation des fonctions administratives et rationalisation du parc de bureaux) ont permis de porter la marge d’exploitation du second semestre à 3,1% contre 0,3% au premier, marquant ainsi une première étape sur la voie du redressement visé par le management. Par l’effet combiné des licenciements et du remplacement partiel des départs volontaires sur l’exercice, l’effectif du Groupe s’élève à 52 683 collaborateurs au 31 décembre 2002 contre 57 760 au 31 décembre 2001 (- 5 077).
Enfin, le Groupe termine l’exercice avec une trésorerie nette de 465 millions d’euros, reflet d’une gestion rigoureuse des comptes clients et d’une bonne assise financière.
C’est donc un groupe plus compétitif qui aborde l’exercice 2003, calibré pour faire face à une légère érosion du chiffre d’affaires au premier semestre par rapport au second semestre 2002, et tablant sur une stabilisation de l’activité sur la seconde partie de l’année.
Pour améliorer en 2003 la position de marché du Groupe et sa rentabilité, le management s’est fixé comme priorités pour l’exercice de poursuivre les efforts d’adaptation du portefeuille d’activité, d’améliorer l’efficacité du dispositif commercial, d’accroître la productivité par le recours plus systématique et coordonné au réseau mondial de « centres de développement applicatif » et enfin de poursuivre l’allégement de la structure de coûts.
Dans un tel contexte, compte tenu de l’amélioration de sa marge d’exploitation enregistrée au second semestre 2002 et du rythme de mise en œuvre des mesures de restructuration, le Groupe conserve l’ambition affichée en juin dernier de porter sa marge d’exploitation à environ 5% en 2003.