Force Ouvrière considère que le projet de budget 2005 demeure ancré dans une rigidité économique libérale conduisant à favoriser le dumping fiscal et social et à ne pas dégager les moyens nécessaires pour soutenir l’activité économique et développer une véritable stratégie industrielle.
Concernant le soutien à la consommation, donc à l’activité économique et à l’emploi, les mesures fiscales annoncées (exemple: les droits de succession) ne sont pas équitables et ne peuvent en aucun cas se substituer à une augmentation du pouvoir d’achat, le gouvernement étant ici interpellé en tant qu’Etat employeur.
Pour Force Ouvrière, les libéralités accordées une fois de plus aux entreprises s’inscrivent dans la logique d’allègement du coût du travail. A l’heure où les plans sociaux et les délocalisations n’en finissent plus de produire des effets dévastateurs sur l’emploi et les salariés, la réduction de la surtaxe Juppé (impôts sur les sociétés) et le prolongement d’exonération de la taxe professionnelle sont autant de cadeaux susceptibles d’encourager le dumping social, et d’accentuer les inégalités territoriales.
En dépit d’une hypothèse de PIB en forte progression, Force Ouvrière constate et dénonce la prédominance donnée à la discipline budgétaire européenne. Ainsi, le préalable de la réduction de la dépense publique boostée par le versement de la soulte d’EDF pour respecter le seuil maximal des 3% de déficit, rend l’équation cohésion sociale/service public insoluble et ne permet pas d’envisager une reprise consolidée.
Force Ouvrière met en garde le gouvernement contre le risque de paupérisation des services publics inspiré par l’idéologie libérale, et confirmé dans le projet de budget, notamment par une réduction des effectifs qui constitue par ailleurs autant de possibilités d’embauches en moins pour les jeunes.