19 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
Résultats 2000 :
Une bonne performance commerciale : avec une progression de 5,6% en volume, Michelin a largement dépassé son objectif de 4%.
La marge d’exploitation se situe à l’intérieur de la fourchette que le Groupe avait annoncée en septembre 2000 au vu d’un environnement plus difficile.
A 7,6%, elle recule de 1,2 point par rapport à 1999.
Le résultat net progresse de 35%, à 438 millions d’euros.
En millions d'euros 2000 Variation 1999 2000 / 1999 Chiffre d'affaires 15 396 +11,9 % 13 763 Résultat d'exploitation 1 162 -3,7% 1 207 Marge d'exploitation en % du chiffre d'affaires 7,6 % 8,8% Résultat net 438 + 35% 325
Les règles et méthodes appliquées à l’établissement des comptes consolidés de l’exercice 2000 sont conformes aux dispositions du règlement 99-02 du Comité français de la Réglementation Comptable. Les comptes 1999 sont présentés pro forma.
Rythme de croissance toujours supérieur à celui du marché, malgré la dégradation de l’environnement au second semestre
En 2000, Michelin a amélioré son rythme de croissance : après une hausse de 10% en 1999, le chiffre d’affaires progresse à nouveau de près de 12%. Exprimée en volumes, l’augmentation est de 5,6%. Elle est non seulement supérieure à l’objectif de 4% fixé par le Groupe, mais elle est également plus rapide que celle du marché : en effet, le marché des pneumatiques pour véhicules de tourisme et camionnettes n’a crû que de 3%, tandis que celui des pneumatiques pour poids lourds ne dépassait pas de plus de 0,5% les ventes de l’an passé.
C’est au cours du second semestre 2000 que le Groupe a été confronté à un environnement plus difficile que ce qu’il avait anticipé dans son plan 2000, élaboré en novembre 1999.
Sur l’année, la marge d’exploitation représente 7,6% du chiffre d’affaires et se situe dans la fourchette de 7,3% à 8,2% que le Groupe avait donnée en septembre dernier.
A 7,6%, la marge d’exploitation est en recul de 1,2 point par rapport à 1999. Ce repli est attribuable à trois causes majeures :
– l’augmentation de 8% en dollars du coût matières premières, très largement imputable au renchérissement du pétrole et de ses produits dérivés. Elle a coûté au Groupe plus de 1,7 point de marge d’exploitation. Pour compenser les surcoûts qu’elle a entraînés, le Groupe a décidé, au cours du deuxième semestre, des hausses de prix dont il n’a pu bénéficier que sur la toute dernière partie de l’année;
– la dégradation de certains marchés. Au quatrième trimestre, le Groupe a ressenti les effets de la baisse brutale et forte de l’activité première monte en pneumatiques poids lourd en Amérique du Nord. De plus, les ventes de pneus hiver, décevantes, ont pâti de l’absence de neige tant en Europe qu’au Japon.
– la faiblesse de l’euro vis-à-vis des principales monnaies. Elle a bénéficié au résultat d’exploitation, mais cet effet étant proportionnellement inférieur à celui constaté sur le chiffre d’affaires, il a pesé sur la marge d’exploitation (-0,2 point).
Cependant, deux éléments sont venus faire contrepoids à cet ensemble de facteurs négatifs :
– l’accroissement continu de la productivité. Les premiers fruits de la stratégie d’amélioration de la compétitivité mise en œuvre en Europe, notamment, ont contribué de manière importante à amortir ces difficultés conjoncturelles ;
– les ventes supplémentaires générées par le rappel Firestone. Dans une moindre mesure, elles ont permis de compenser le manque (le déficit) de ventes de pneumatiques hiver.
Forte progression du résultat net : + 35%
Le résultat net consolidé s’inscrit en nette amélioration, par rapport à 1999, malgré un résultat financier en forte hausse (+32,3%) sous l’effet de taux d’intérêt et d’un endettement net plus élevés.
Cette accroissement du résultat net s’entend après un résultat exceptionnel négatif de 76 millions d’euros qui comporte notamment des provisions liées à des opérations de restructuration en Amérique du Nord et aux Philippines. En 1999, le résultat exceptionnel avait été négatif de 353 millions d’euros, sous le poids des provisions passées dans le cadre du plan d’amélioration de la compétitivité en Europe.
Réduction des investissements bruts
Les investissements corporels et incorporels bruts se sont élevés à 1,2 milliard d’euros. A taux de change constants, ils sont en diminution sensible par rapport à 1999, conformément à l’objectif que le Groupe s’est fixé.
L’endettement financier net atteint 4,93 milliards d’euros, en hausse par rapport au 31 décembre de l’année dernière. L’augmentation, à taux de change et périmètre constants, est de 411 millions d’euros.
Le tableau de flux de trésorerie est donné en annexe.
Informations financières sectorielles
Ainsi qu’il s’y est engagé, Michelin décompose désormais ses informations financières en trois secteurs d’activité : tourisme camionnette, poids lourd et « autres activités ».
Cette segmentation est conforme à l’organisation interne du Groupe.
Chiffre d'affaires Résultat d'exploitation Marge (en millions d'euros E) (en millions d'euros) d'exploitation 2000 2000 2000 1999 MEE En % Variation MEE En % du total 2000/1999 du total Tourisme camionnette 7 686 49,9% + 17% 584 50,3% 7,6% 8,4% Poids lourd 4 093 26,6% + 13,6% 558 48,0% 13,6% 15,7% Autres Activités 4 807 31,2% + 7,7% 20 1,7% 0,4% 2,0% Eliminations inter-secteurs (1 191) (7,7%) - - - - Groupe 15 396 100 +11,9% 1 162 100 7,6% 8,8%
Tourisme camionnette
Avec un niveau de marge d’exploitation de 7,6%, ce secteur, qui représente 50% du chiffre d’affaires du Groupe, se compare favorablement à la moyenne de l’industrie mondiale des pneumatiques.
Le recul de la marge d’exploitation est dû au fort impact des hausses de matières premières, partiellement compensé par les résultats d’une croissance renforcée sur les segments à forte valeur ajoutée et par les gains de productivité.
Les hausses de prix passées par le Groupe ne produiront véritablement leur plein effet qu’en 2001.
Poids lourd
Ce secteur qui représente 26,6% du chiffre d’affaires du Groupe a affiché un taux de marge de 13,6% en 2000.
Deux facteurs principaux expliquent la diminution de la marge de 2,1 points par rapport à 1999 : la chute de l’activité première monte poids lourd en Amérique du Nord au second semestre et le renchérissement des matières premières. Ce dernier a été répercuté au travers de nouvelles hausses de prix, qui ont pu été appliquées à partir du second semestre. Des gains de productivité ont par ailleurs été réalisés sur ce segment.
Autres activités
Ce secteur, qui représente 31,2% du chiffre d’affaires, a une marge d’exploitation faible, de 0,4%.
Il regroupe des activités variées : les pneumatiques Génie civil, agricoles, 2 roues et avion, ainsi que d’autres activités comme les roues, les liaisons au sol, les cartes et guides. Enfin, il comprend pour une part très significative du chiffre d’affaires, les diverses entités de distribution du Groupe tant en Europe qu’en Amérique du Nord.
Les activités de ce secteur ne sont pas toutes de même nature, par exemple au regard des capitaux mis en œuvre. La distribution n’a pas les mêmes besoins en investissement que les activités industrielles et les marges y sont structurellement plus faibles. De même l’activité roues, qui s’adresse essentiellement à la première monte et opère dans un environnement très concurrentiel ne peut atteindre des marges élevées.
La dégradation de la marge d’exploitation de ce secteur, de 1,6 point, s’explique principalement par le surcoût provenant des matières premières sur les activités pneumatiques et roues, ainsi que par la mévente des pneumatiques hiver en Europe qui a eu des conséquences défavorables sur les résultats de la distribution.
Perspective 2001
L’environnement économique et les marchés du neumatiques s’annoncent clairement plus difficiles en 2001.
Le scénario retenu intègre plusieurs hypothèses : ralentissement américain au 1er semestre, suivi d’une reprise au second semestre ; forte baisse du marché de la première monte poids lourd en Amérique du Nord et stabilité des marchés du remplacement ; matières premières en augmentation de 4,5% à 5% avec un prix moyen du baril de pétrole à 29 dollars.
Dans ce contexte, les ventes en volumes du Groupe devraient croître d’au moins deux points de plus que le marché, dans la ligne de la performance accomplie depuis deux ans.
Par ailleurs, compte tenu des progrès enregistrés dans la poursuite de la croissance ciblée, des gains de productivité et de la pérennité des hausses de prix, le Groupe vise pour 2001 une marge d’exploitation comprise entre 7,7% et 8,3% du chiffre d’affaires.
« L’année 2000 est pour Michelin une année de progrès et de déploiement réussi de notre stratégie. Même si nous avons clairement été pénalisés par un environnement plus difficile que prévu, le Groupe affiche les meilleurs résultats de son secteur.
En 2000, un nombre élevé de nouveaux produits a été mis sur la marché avec succès et nos marques ont continué de se renforcer.
Nos buts pour 2001 s’inscrivent bien dans notre stratégie à moyen terme, qui vise une croissance globale, profitable et durable et dont les bonnes performances commerciales de 2000 démontrent la pertinence.
A 5 ans, Michelin se fixe pour objectifs :
– une croissance en volume supérieure en moyenne de 2 points à celle du marché mondial des pneumatiques;
– une répartition mieux équilibrée de son chiffre d’affaires entre l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie. C’est dans cette perspective qu’il convient de replacer notamment les discussions que le Groupe a avec Shanghai Tire and Rubber;
– une marge d’exploitation de 10% d’ici 2005. » a rappelé Monsieur Edouard Michelin.
COMPAGNIE GENERALE DES ETABLISSEMENTS MICHELIN
Les comptes sociaux de la Compagnie font apparaître pour l’exercice 2000 un bénéfice de
263 620 238,61 euros.
Ces comptes ont été présentés au Conseil de surveillance. Les gérants convoqueront pour le vendredi 18 mai 2001 à 9 heures à Clermont-Ferrand une Assemblée générale des actionnaires à laquelle ils proposeront la mise en paiement , le 22 mai 2001, d’un dividende net avant avoir fiscal, de 0,80 euro par action, à comparer à 0,71 euro par action au titre de l’exercice 1999.
***
Un rapport plus détaillé sur les comptes de l’exercice est disponible sur simple demande écrite auprès du service des Relations Investisseurs, ou bien sur internet à l’adresse suivante www.michelin.com et www.michelin.fr ou bien encore en téléphonant au n°vert 0 800 000 222.
Pour plus d’informations
Eric Le Corre : 04.73.32.77.92
Laurent Cavard : 04.73.32.18.02