19 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
A la suite d’une décision adoptée ce jour par la Commission européenne, des radars automobiles de courte portée capables de détecter les dangers de collision et de déclencher automatiquement le système de freinage devraient être disponibles à partir du deuxième semestre 2005. Cette décision, qui alloue une bande de fréquences spéciale aux radars de courte portée, est le fruit des travaux menés pendant deux ans par la Commission et des experts dans le domaine du spectre radioélectrique et de la sécurité routière. Le programme d’action européen pour la sécurité routière prévoit de réduire de moitié le nombre des victimes de la route d’ici à 2010.
Viviane Reding, commissaire responsable de la société de l’information et des médias, a déclaré: “Les radars de courte portée peuvent sauver des vies. Cette technologie novatrice, qui a été développée par l’industrie en partie avec l’aide de travaux de recherche financés par l’UE, va réduire la fréquence, la gravité et le coût des accidents de la route. La décision adoptée aujourd’hui ouvre les bandes radio aux radars de courte portée tout en empêchant les interférences avec d’autres utilisateurs importants de ces fréquences. La Commission fournit ainsi une base juridique solide pour diffuser la technologie des radars de courte portée sur le marché européen. J’espère que l’industrie automobile profitera pleinement de cette occasion”.
Pour permettre l’utilisation des radars de courte portée, il fallait dégager une bande de fréquences couvrant le territoire de l’UE. L’action de la Commission fait suite à la décision sur le spectre radioélectrique adoptée en 2002, qui prévoit une approche coordonnée de l’UE dans ce domaine. Toutes les fréquences radio étant utilisées, la difficulté consistait à faire fonctionner les radars de courte portée dans les bandes de fréquences utilisées par d’autres services importants tels que la téléphonie mobile, les satellites météorologiques, les radiotélescopes et les radars de police. La Commission a donc dû s’assurer que les radars de courte portée n’allaient pas nuire à la précision de la surveillance météorologique ou à la fiabilité des réseaux mobiles, par exemple. Elle a donc demandé à la CEPT (Conférence Européenne des Administrations des Postes et Télécommunications) de mettre au point jusqu’au moindre détail les moyens techniques nécessaires pour éviter les interférences. Elle a également consulté le comité du spectre radioélectrique, qui a donné un avis favorable.
L’emploi du radar de courte portée ainsi permis par la Commission constitue la première application à grande échelle de la bande ultralarge en Europe. La bande ultralarge est une technologie sans fil de faible puissance qui réutilise le spectre déjà employé par d’autres services radio.
De nombreuses autres applications utiles sont en cours de développement avec l’aide de la recherche financée par la Communauté (systèmes de transmission de données sans fil de haute capacité ou localisation de victimes dans les cas d’urgence, par exemple).
La décision adoptée aujourd’hui, qui doit entrer en vigueur à la mi-2005, ouvre pour une période limitée la bande de fréquences de 24 GHz aux radars automobiles sur le territoire de l’UE. Après 2013, date à laquelle le nombre de voitures utilisant les radars à courte portée sera tel que d’autres services sans fil pourraient être touchés, de nouvelles applications des radars automobiles seront nécessaires pour utiliser une autre bande de fréquences (79 GHz). Celle-ci est déjà harmonisée par la précédente décision 2004/545/CE de la Commission.
Pour des informations complémentaires :
http://europa.eu.int/information_society/policy/radio_spectrum/ref_info/documents/legislative_documents/index_en.htm