20 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
Alors que le Sommet Mondial de l’ONU consacré notamment au suivi des Objectifs de Développement du Millénaire (ODM), dont la réduction de la pauvreté et de la faim, doit s’ouvrir demain, à New York, Force Ouvrière soutient avec la CISL (Confédération Internationale des Syndicats Libres) la nécessité de prise en compte des préoccupations syndicales dans la Déclaration finale soumise pour adoption à ce sommet.
En premier lieu, si le projet de déclaration mentionne l’objectif de «l’emploi productif et du travail décent pour tous», FO soutient avec la CISL que le travail décent, au sens d’un «vrai travail avec un vrai salaire» associé au respect des droits au travail (dont les droits syndicaux à la liberté syndicale et à la négociation collective) et à la protection sociale, soit considéré comme un objectif en soi. Avec la CISL, FO affirme en effet que c’est le plus puissant moyen de lutte contre la pauvreté au sens où c’est la condition d’une juste redistribution des richesses.
Cet objectif demande, selon FO, la remise en cause de la hiérarchie qui existe de fait, entre, d’une part, les règles du commerce international (OMC) et celles dictées par les Institutions Financières internationales (IFI) telles que la Banque mondiale et le FMI, et, d’autre part, les règles émanant des organisations internationales liées aux Nations Unies. Selon FO, les normes de l’OIT sur le travail et la protection sociale, en particulier, doivent prévaloir dans les faits sur les contraintes de l’OMC et des IFI.
Sur ce plan, FO ne peut que contester que le Projet de Déclaration appelle à «mener pleinement à son terme le programme de travail de Doha» en vue de la Conférence ministérielle de l’OMC qui doit avoir lieu fin décembre. FO rappelle qu’elle avait en particulier dénoncé que l’accord du 1er août 2004 au sein de l’OMC, auquel fait référence le projet de déclaration de l’ONU, mettait l’accent sur l’objectif dans les services d’un «haut niveau de libéralisation n’excluant aucun secteur a priori». Ceci est, selon FO, en contradiction avec l’affichage du projet de déclaration en faveur de «politiques suffisamment incitatives pour les investissements dans la santé et l’éducation, la fournitures de services collectifs » ou d’initiatives « instituant l’école primaire et la santé gratuite». FO soutient en effet le rôle essentiel des services publics pour un accès universel et égal à la fourniture de services tel que l’eau, l’éducation et la santé notamment et rappelle, avec la CISL, que la privatisation des services publics souvent imposée par les IFI en tant que condition pour pouvoir emprunter ou bénéficier d’un allègement de la dette a eu des incidences négatives sur la réalisation des Objectifs du Millénaires sur l’éducation et la santé.