Une vraie réforme fiscale est nécessaire à condition qu’elle soit guidée par la justice et l’équité. Pour Force Ouvrière, cela suppose d’accroître le poids de l’impôt sur le revenu (IR), seul impôt progressif, dans les recettes fiscales. La diminution d’impôt devrait éventuellement viser d’autres impôts plus injustes tel que la TVA. Cette réforme supposerait dès lors un impôt sur le revenu réellement progressif, simple, transparent et en particulier une remise en cause des niches fiscales afin de donner à l’impôt un rôle redistributif et réducteur d’inégalités.
Or, en confirmant le resserrement du barème de l’impôt sur le revenu, le gouvernement diminue sa progressivité au profit essentiellement des plus aisés, dont ne font pas partie les classes moyennes.
Pour Force Ouvrière, cette annonce vise surtout à justifier la baisse, coûte que coûte, des prélèvements obligatoires et à attiser la concurrence fiscale entre pays! Au moment où la conjoncture émet de forts signaux de ralentissement et exigerait de lever des moyens budgétaires conséquents pour réamorcer la reprise, cette décision visant à réduire volontairement les recettes fiscales va à l’encontre d’une politique économique efficace pour la croissance et l’emploi.
Ainsi, contrairement aux affirmations du ministre du budget, cette réforme aura son lot de perdants, à commencer par l’Etat qui devra absorber les 3,5 milliards de moins values fiscales. En bout de chaîne, ce sont les citoyens et les plus défavorisés en particulier, qui pâtiront du retrait des services publics, lesquels sont déjà soumis à la diète budgétaire. On se demande bien comment le gouvernement va financer des dépenses pourtant indispensables en matière d’infrastructures, de politique industrielle et de soutien à la recherche et à l’innovation. Une fois les échéances électorales passées, va-t-on une nouvelle fois augmenter la CSG, réduire encore davantage les dépenses publiques et s’éloigner ainsi des valeurs républicaines?