20 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
Avant la fin de ce siècle les ressources en Gaz et pétrole seront épuisées. Les tensions vont s’exacerber pour accéder aux ressources fossiles disponibles. Le charbon va dès lors occuper une place de plus en plus significative dans le bilan énergétique global de la planète. Aussi, la France doit s’interroger sur ses choix énergétiques globaux. La Cgt pense qu’aux cotés des énergies renouvelables et du nucléaire, le charbon doit retrouver une place.
Fort de l’expérience acquise durant un siècle d’exploitation, les atouts de notre pays restent importants dans ce domaine. Les ressources nationales ne sont pas négligeables. L’intérêt pour l’exploitation des gisements nationaux monte en puissance au fur et à mesure que les prix de l’énergie s’accroissent et que les coûts du transport progressent. L’exploitation des gisements au plus près des lieux de consommation permettrait de limiter les transits.
Le bon sens voudrait de stopper immédiatement la mise en œuvre de solution du type « ennoyage » des mines afin de préserver l’outil et permettre, si nécessaire, une réactivation de certains gisements dans de bonnes conditions et dans des délais convenables.
Les pays industrialisés ont une responsabilité particulière pour investir dans la filière charbon afin de générer des sauts technologiques de nature à produire de l’électricité ou de la chaleur, à partir du charbon, tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre. Dans ce domaine, Alstom vient de démontrer, en Europe, sa capacité industrielle à mettre en œuvre des technologies capables d’augmenter le rendement global des installations assurant une limitation des émissions polluantes.
A l’inverse, la Cgt s’insurge contre la décision de Gaz de France d’abandonner ses recherches sur des technologies d’avenir du type gazéification alors que la carbochimie relève également d’enjeux très importants pour l’avenir. Les entreprises du secteur doivent coopérer en Europe pour avancer dans la voix de la séquestration du CO2.
A partir de l’ensemble de ces éléments, la Cgt se prononce sans ambiguïté pour la mise en œuvre de projets nationaux d’exploitation de nouveaux gisements charbon après une concertation approfondie avec les populations concernées et en faisant appel aux technologies les plus performantes pour limiter tout l’impact environnemental. L’exploitation du gisement de Lucenay les Aix doit être examinée à la lumière de ces enjeux globaux et appréhendée dans la perspective de la définition d’un « bouquet énergétique » d’avenir, intégrant l’épuisement rapide des ressources gaz et de pétrole.
La Cgt exige que les conditions sociales des salariés qui seront employés dans ce secteur, soient négociées avec les organisations syndicales représentatives sur la base, a minima, du statut social des mineurs. La Cgt avance l’idée de la mise en place nationalement d’un pôle public minier, permettant de donner de la cohérence économique et sociale au sein d’un secteur fortement affecté par la phase de déclin et d’éclatement subie depuis quelques années.
Interlocuteur : Roulot Eric 06 82 66 83 61