19 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
En dépit d’une remontée significative du prix des hydrocarbures en 1999, le marché sismique est resté déprimé tout au long de l’année, affectant ainsi fortement les résultats du Groupe. Dans ce contexte, CGG a néanmoins augmenté ses parts de marché dans tous les secteurs d’activité, a poursuivi une politique d’investissements ciblée, notamment en développant ses positions dans le domaine des études multi-clients, et a par ailleurs maintenu son effort en Recherche et Développement. Le Groupe a d’autre part mené à terme son plan de restructuration engagé fin 1998, et renforcé en mai 1999, qui visait à optimiser son organisation opérationnelle, restructurer son bilan, et réduire ses coûts fixes d’un montant de 53 millions d’Euros en année pleine. Au 31 décembre 1999, les fonds propres du Groupe s’élevaient à un niveau historiquement élevé de 269 millions d’Euros, bénéficiant ainsi de deux augmentations de capital, l’une publique et l’autre réservée au Groupe Beacon, avec un taux d’endettement net ramené à 39%. Enfin, Sercel a renforcé ses positions sur le marché des équipements sismiques au travers de l’acquisition de GeoScience (Syntron) réalisée au mois de décembre dernier.
Le chiffre d’affaires consolidé des services géophysiques et des ventes de produits s’élève à 506,7 millions d’Euros (USD 542,2 millions) pour l’exercice 1999, en baisse de 19 % par rapport aux 623,0 millions d’Euros (USD 687,4 millions) de 1998. Le chiffre d’affaires du second semestre 1999 s’établit à 258,9 millions d’Euros (US$ 269,3 millions), en baisse de 11% par rapport aux 291,3 millions d’Euros (US$ 329,2 millions) du second semestre 1998, et en hausse de 4% par rapport aux 247,8 millions d’Euros (US$ 272,8 millions) enregistrés au premier semestre de l’exercice.
Le chiffre d’affaires net des services géophysiques s’élève à 412,8 millions d’Euros (US$ 441,5 millions) en 1999, en baisse de 17% par rapport aux 499,4 millions d’Euros (US$ 551 millions) enregistrés en 1998. Le chiffre d’affaires du second semestre 1999 s’établit à 204,3 millions d’Euros (US$ 212,2 millions), en baisse de 16% par rapport aux 241,9 millions d’Euros (US$ 272,9 millions) du second semestre 1998, et en baisse de 2% par rapport aux 208,4 millions d’Euros (US$ 229,4 millions) du premier semestre 1999.
La diminution du chiffre d’affaires s’explique par la chute importante des prix et des volumes d’activité dans tous les secteurs. Toutefois, dans cet environnement déprimé, le Groupe a su accroître ses parts de marché dans tous les segments. La Strategic Business Unit (SBU) Terrestre a remporté des succès notoires en acquisition shallow-water (eaux peu profondes), avec des équipes opérant en Inde, en Indonésie et dans le Golfe Arabo-Persique. Dans un marché marine caractérisé par l’augmentation de la part des études multi-clients, CGG a réussi à maintenir un bon équilibre entre des études exclusives qui ont représenté environ 40% de l’activité de la SBU Offshore en 1999, et des études multi-clients réalisées avec un niveau de préfinancement élevé. En traitement et réservoir, l’accroissement de la part des services à haute valeur ajoutée, tels le re-traitement et l’imagerie, n’a que partiellement compensé la perte de chiffre d’affaires enregistrée par la SBU, liée à la forte contraction de son marché accessible. Au 31 décembre 1999, CGG opérait 20 équipes terrestres et quatre navires sismiques (dont le dernier-né, le CGG Alizé, lancé au mois d’avril) pour une capacité totale embarquée de 27 streamers, et 23 centres de traitement, dont 9 dédiés.
Les ventes totales de produits se sont élevées à 122,8 millions d’Euros (US$ 131,5 millions) pour l’exercice 1999, comparé à 165,1 millions d’Euros (US$ 182,3 millions) en 1998 (en baisse de 26%). Les ventes totales du second semestre 1999 s’établissent à 66,2 millions d’Euros (US$ 69,2 millions), en baisse de 5% par rapport aux 70 millions d’Euros (US$ 79,4 millions) du second semestre 1998, et en hausse de 17% par rapport aux 56,6 millions d’Euros (US$ 62,2 millions) du premier semestre 1999.
Les ventes de produits, logiciels et équipements, ont souffert d’un contexte économique défavorable, avec en particulier un marché des équipements en baisse de plus de 50%. Toutefois, les ventes ont connu une nette augmentation à la fin du second semestre. Ce rebond est dû à une forte demande de systèmes d’enregistrement SN388 de Sercel, particulièrement en Chine et en Russie, et au lancement réussi de la dernière génération d’équipements 408UL, dès novembre 1999. Au 31 décembre 1999, Sercel avait livré cinq de ces nouveaux systèmes.
Réorganisation du Groupe – En 1999, le Groupe a mené à son terme le programme de réorganisation lancé fin 1998, et renforcé en mai 1999, qui visait à répartir ses opérations en deux divisions, Produits (avec les logiciels Flagship et les équipements Sercel) et Services (avec trois branches d’activité stratégiques -SBU- bénéficiant d’une large autonomie de gestion), à restructurer sa dette bancaire, à renforcer ses fonds propres (pour un montant total de 169 millions d’Euros, au travers de deux augmentations de capital, l’une publique, l’autre privée réservée au Groupe Beacon), et à réduire sa base de coûts fixes. Dans ce cadre, le plan de réduction des effectifs concernant approximativement 25% du personnel, et affectant aussi bien les services que les produits, a été mené à son terme. L’ensemble de ces mesures conduira à une diminution des coûts fixes de l’ordre de 53 millions d’Euros en année pleine.
La perte opérationnelle s’élève à 56,1 millions d’Euros pour l’exercice 1999, comparé à 13,9 millions d’Euros en 1998. Les mesures de réduction des coûts lancées dès la fin de l’année 1998, et renforcées en mai 1999, et qui ont représenté pour l’exercice 1999 une économie totale de 27 millions d’Euros, n’ont donc pu compenser que partiellement les effets négatifs d’un marché déprimé. La perte opérationnelle du second semestre s’établit à 32,4 millions d’Euros contre 23,7 millions d’Euros au premier semestre. Cette dégradation, qui intègre l’effet au total quasiment neutre des éléments non-récurrents positifs, avec la vente de la division de géophysique aéroportée Geoterrex, et autres négatifs, est la conséquence de la détérioration observée dans les services. Particulièrement sensible en acquisition terrestre de par la baisse d’activité, ainsi qu’en acquisition marine où des incidents opérationnels exceptionnels sont venus ternir le résultat au cours du quatrième trimestre, cette baisse n’a pu être totalement compensée par la nette amélioration de la rentabilité de la division Produits enregistrée vers la fin de l’exercice .
La perte nette après éléments non-récurrents s’établit à 66,5 millions d’Euros pour l’exercice 1999, comparée à une perte nette de 37 millions d’Euros en 1998.
Au 31 décembre 1999, la dette nette du Groupe s’élevait à 104,2 millions d’Euros, ainsi ramenée à 38,7% des fonds propres qui ont atteint le niveau historiquement élevé de 269,5 millions d’Euros.
Perspectives d’activité – L’analyse actuelle se base sur un baril de pétrole se maintenant au-delà de 18 US$ sur le moyen terme. La remontée du prix des hydrocarbures depuis le second trimestre 1999, avec un baril fluctuant récemment autour de 30 US$, est un élément encourageant, qui conforte une perspective de redressement du marché. Toutefois, ce redressement ne devrait pas se matérialiser de manière significative dans les niveaux d’activité du Groupe avant le second semestre 2000. Le premier semestre sera en effet affecté par la faiblesse du marché qui prévalait encore fin 1999. De plus, le secteur de la sismique marine est toujours caractérisé par une surcapacité de la flotte d’acquisition et par une offre abondante de données multi-clients dans certaines régions, qui pourraient affecter la dynamique du redémarrage de ce marché.
Au 1er mars 2000, le carnet de commandes du Groupe s’élevait à 236 millions d’Euros (US$ 229 millions), en hausse de 30% par rapport au niveau enregistré au 1er décembre 1999. Cette augmentation du carnet de commandes, particulièrement sensible en acquisition terrestre et à Sercel, constitue un signal positif dans la perspective d’un redémarrage de l’activité.