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Vladimír SPIDLA Membre de la Commission européenne chargé de l’emploi, des affaires sociales et de l’égalité des chancesL’inclusion Sociale des Rom en Europe Parlement Européen, Journée Internationale des RomBruxelles, le 8 avril 2008

Pierre Perrin-Monlouis Dernière mise à jour: 20 octobre 2021

Parlement Européen, Journée Internationale des Rom
Bruxelles, le 8 avril 2008

Mesdames et Messieurs,

Je suis ravi d’être parmi vous aujourd’hui, à l’occasion de cette journée internationale très particulière et je remercie les organisateurs de cette conférence de m’avoir invité.

Vous savez que je suis particulièrement sensible à la situation des Rom en Europe et j’interviens toujours en leur faveur avec la même volonté d’améliorer une situation que je qualifie d’intolérable.

La Journée Internationale des Rom est un événement qui nous permet de mesurer le chemin parcouru dans la reconnaissance de la spécificité de la communauté Rom. En effet, la situation des Rom reste inacceptable, moralement et socialement. Elle fragilise la cohésion sociale de l’Union européenne. Elle devient donc l’affaire de tous.

Pourtant, lorsque je regarde autour de moi et que je vois tant de représentants de la société civile et des institutions européennes rassemblés au Parlement européen, je vois aussi dans le 8 avril un symbole de l’espoir. Votre présence me donne de nouvelles raisons d’être optimiste car ensemble, nous pourrons lever les obstacles de toutes natures à l’intégration des Rom.

La cause des Rom commence à être reconnue

Vous savez que le Président de la Commission européenne et moi-même avons toujours affirmé clairement que nous n’accepterons jamais la discrimination et l’exclusion sociale des Rom.

Bien sûr, nous devons vivre avec nos différences et c’est d’ailleurs une source d’enrichissement que de vivre avec des personnes différentes. Mais nous ne pouvons accepter qu’une personne soit moins bien traitée que d’autres à cause de ces différences. Cela va à l’encontre des valeurs-mêmes qui fondent l’Union européenne.

La cause des Rom gagne tous les jours en importance. C’est un problème politique de plus en plus reconnu, y compris au niveau européen. J’en veux pour preuve les Conclusions du Conseil européen de décembre dernier, qui mentionnent pour la première fois la nécessité de se saisir de ce problème.

La Commission répondra aux attentes du Conseil et du Parlement au mois de juin prochain :

nous leur présenterons un rapport sur la situation des Rom et notamment une analyse de ce qui a déjà été fait à travers nos politiques ;
nous fournirons également une vision élargie de l’égalité des chances avec notre Communication sur le suivi de l’année européenne de l’égalité des chances pour tous.
Une opportunité pour renforcer les instruments existants

Cette reconnaissance grandissante des problèmes des Rom donne un nouvel élan aux actions qui sont déjà entreprises, par la société civile ou par les Institutions européennes.

Nous avons là une “fenêtre d’opportunité” pour améliorer les moyens d’agir qui sont à notre disposition, tant au niveau de l’analyse de la situation qu’en matière d’instruments et de politiques fortes. Nous avons là une bonne occasion d’améliorer la mise en œuvre de nos politiques. J’encourage donc tous les acteurs clés à redoubler d’efforts en ce sens.

Ces efforts incluent au niveau des Etats-membres :

la transposition et l’application effective de la législation communautaire contre les discriminations fondées sur la race et l’appartenance ethnique ;
la mobilisation des Fonds Structurels de manière ciblée, (mais sans se focaliser uniquement sur des critères ethniques)
ainsi que des initiatives pour faire tomber les stéréotypes négatifs et préjudiciables du grand public.
Rester ciblé sur les défis principaux

Ces efforts doivent porter également sur une action plus cohérente pour attaquer le problème de l’exclusion sociale des Rom à sa base.

Premièrement, il faut agir davantage dans le domaine de l’éducation. Pour améliorer les chances des enfants Rom, leur intégration déjà dans les écoles maternelles ou classes préparatoires, ou leur soutien par des assistants pédagogiques paraît essentielle.
Deuxièmement, il faut se pencher sur l’emploi des Rom. Le facteur clé, c’est le suivi individualisé, qui implique notamment un accompagnement après la reprise du travail. Pour améliorer la situation économique des Rom, il faut également réfléchir aux moyens d’intégrer leurs activités indépendantes dans l’économie formelle. Des actions de formation pour les futurs entrepreneurs ou des initiatives de type micro-crédit peuvent par exemple les encourager dans ce sens.
Troisièmement, il faut améliorer les conditions de logement. Le développement du logement social – dans le contexte d’une amélioration de l’infrastructure ambiante – est essentiel.
Quatrièmement, il faut lutter contre l’endettement chronique des familles. Ce problème, assez mal connu, fragilise souvent la situation des communautés pauvres, y compris des Rom. Pour lutter contre ce problème, il convient, d’une part, de promouvoir un travail social moderne (avec une connaissance précise de la situation des Rom) et, d’autre part, de sanctionner toutes les formes illégales de prêt.
Sur tous ces aspects, la lutte efficace contre les discriminations est une condition, pas suffisante, mais indispensable pour véritablement améliorer les conditions de vie des Rom.

La Commission est tout-à-fait consciente qu’il faut trouver un équilibre entre les compétences et le “leadership”. D’un côté, la Commission a renforcé – au début de 2008 – la coopération interne entre tous ses services en créant un “Groupe d’action Rom”. D’un autre côté, elle est prête à coopérer avec tous les acteurs clés, notamment avec les autorités publiques dans les Etats Membres et la société civile, en les encourageant et en soutenant les initiatives dans les domaines que je viens de mentionner.

Je suis sûr que l’intégration des Rom est nécessaire à la cohésion sociale, car lorsqu’un groupe tout entier est rejeté, c’est tout le corps social qui s’effrite.

Or, la cohésion sociale est la condition essentielle de la stabilité démocratique, de la sécurité et du développement durable de notre continent.

Chaque journée internationale des Rom a son symbole. En 2006, c’étaient des fleurs qui étaient jetées dans les fleuves et les rivières. En 2007, c’étaient des bougies allumées. En 2008, cette journée est célébrée par la plantation d’arbres. Je crois que c’est un symbole très fort: Des racines dans la terre de notre société commune, un tronc fort et des branches orientées vers l’espoir et l’avenir.

Je vous remercie de votre attention.

Pierre Perrin-Monlouis
Pierre Perrin-Monlouis
Fondateur de Rente et Patrimoine (cabinet de gestion de patrimoine), Pierre Perrin-Monlouis est un analyste et trader pour compte propre. Il vous fait profiter de son expérience en trading grâce à ses analyses financières et décrypte pour vous les actualités des marchés. Son approche globale des marchés combine à la fois l'analyse technique et l'analyse fondamentale sur l'ensemble des marchés : crypto, forex, actions et matières premières.
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