20 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
Vladimír SPIDLA Membre de la Commission européenne chargé de l’Emploi, des Affaires sociales et de l’Egalité des chancesLe réseau européen de femmes dans les postes décisionnels dans la politique et l’économie Première Réunion du réseau européen de femmes occupant des postes à responsabilités dans la politique et l’économieBruxelles, le 2 Juin 2008
Première Réunion du réseau européen de femmes occupant des postes à responsabilités dans la politique et l’économie
Bruxelles, le 2 Juin 2008
Mesdames, chers participants,
Je me réjouis d’être parmi vous à l’occasion de la réunion inaugurale du réseau européen de femmes dans les postes décisionnels dans la politique et l’économie. Je tiens à vous remercier d’avoir répondu positivement à mon invitation.
Je souhaite aussi remercier le Parlement européen et Madame Gurmai, Vice-présidente de la commission des Droits de la femme, de leur soutien à la promotion des femmes dans les instances décisionnelles.
La question de la participation équilibrée des femmes et des hommes à la prise de décision me tient particulièrement à cœur. Il est très important d’échanger nos idées dans ce domaine.
Le pourquoi du réseau
Il faut améliorer la représentation des femmes dans toutes les instances de décision au niveau politique et privé. Pour progresser, la volonté politique est essentielle, mais elle n’est pas suffisante. Il faut mettre en œuvre et diffuser les actions et les bonnes pratiques qui ont abouti à des résultats tangibles.
Je veux mobiliser toutes les parties prenantes à cette fin. Je suis convaincu qu’une plateforme européenne d’échange d’idées est un instrument efficace, susceptible de faire changer les choses. C’est pourquoi, j’ai décidé d’établir un réseau des réseaux européens, composé de personnes ayant une expérience de terrain. En renforçant les partenariats et les synergies entre toutes les parties prenantes, nous pouvons progresser.
La participation des femmes au marché du travail et leur implication au plus haut niveau des mandats politiques et des entreprises est une question cruciale à laquelle la Commission européenne est très attentive.
La Feuille de route pour l’égalité entre les femmes et les hommes adoptée par la Commission pour la période 2006-2010 a fixé comme priorité la promotion de la participation égale des femmes et des hommes à la prise de décisions politiques et économiques.
C’est une question de démocratie et d’indépendance économique pour les femmes. Mais c’est aussi une nécessité pour l’ensemble de nos économies.
Pour faire face au défi démographique et aux risques de pénurie de main d’œuvre, il sera crucial d’utiliser le potentiel de l’ensemble des personnes en âge de travailler et surtout des personnes qualifiées. Actuellement, les femmes représentent 60% des nouveaux diplômés de l’enseignement supérieur. Il est donc primordial que l’ensemble de ces personnes qualifiées aient l’opportunité de participer au marché du travail sans contrainte, en y développant pleinement leur carrière et leur potentiel.
Des études ont mis en avant le bénéfice que représente, pour l’économie, une pleine participation des femmes au marché du travail, y compris dans les conseils d’administration des entreprises. L’égalité entre les femmes et les hommes constitue ainsi un “argument économique” dans le contexte de la mondialisation.
La Commission a établi une base de données et publié un rapport analysant la situation des femmes et des hommes dans les postes décisionnels. Ils nous montrent que la sous-représentation des femmes reste un défi à relever pour nos démocraties et nos économies. Les femmes représentent, en moyenne, seulement 24 % des membres des parlements nationaux et des ministres de nos Etats membres.
Au niveau économique, la situation n’est pas meilleure: les femmes ne représenteraient que 10 % des membres des conseils d’administration des plus grandes sociétés cotées en Bourse et ce chiffre tombe à 3 % pour ce qui est des femmes présidant l’organe décisionnel le plus élevé de ces entreprises.
Il y a eu une évolution positive ces dernières années, mais elle reste très lente. Si certains pays, comme les pays nordiques, sont arrivés à mieux répartir le pouvoir entre les femmes et les hommes, les autres peuvent aussi le faire. Un bon exemple est l’Espagne, où le gouvernement en place a pris la décision politique d’avoir un équilibre entre les femmes et les hommes et a notamment approuvé une loi en ce sens.
Il est clair que les femmes ont de plus en plus de qualifications, elles ont les mêmes aptitudes et la même ambition de faire carrière que les hommes dans tous les domaines. Il faut changer les mentalités et combattre les stéréotypes qui empêchent les femmes d’accéder à des postes de direction.
Je veux contribuer à l’amélioration de la situation en donnant plus de visibilité à cette problématique. Je souhaite encourager la coopération entre les réseaux européens existants, renforcer les partenariats et les synergies entre toutes les parties prenantes, en particulier les décideurs politiques et économiques. Le réseau
Ainsi, je me félicite des choix des membres du réseau. Vous êtes dirigeantes de réseaux réputés et femmes d’action. Vous apportez à notre réseau votre expérience, votre engagement et votre connaissance approfondie du sujet. Je vous invite, ensemble, à identifier les meilleures pratiques pour remédier à la sous-représentation des femmes dans les instances décisionnelles.
Je suis convaincu que notre réseau sera une plateforme européenne incontournable pour l’échange d’informations, le partage des connaissances et des bonnes pratiques, en particulier les plus novatrices, afin de promouvoir un équilibre entre les femmes et les hommes dans les postes décisionnels. Je m’engage à vous apporter mon soutien en contribuant à vos débats dans ce domaine et en donnant de la visibilité à vos travaux.
Il est temps de redoubler d’efforts pour faire du partage du pouvoir entre les hommes et les femmes un objectif commun. Par leurs approches et leurs expériences, les femmes enrichissent les débats et les agendas politiques.
Un plus grand nombre d’actions doivent être entreprises à tous les niveaux, en particulier dans les partis politiques, pour augmenter le nombre de femmes inscrites dans leurs rangs et sur les listes de candidats à des mandats électifs.
L’année 2009 est une bonne occasion pour changer la situation, car nous avons des échéances européennes importantes: les élections au Parlement et la désignation d’une nouvelle Commission et d’autres responsables à des postes de haut niveau au sein des institutions européennes. Il importe que les gouvernements, les parlements, les partis politiques nationaux, chacun en fonction des compétences qui lui sont propres, favorisent les candidatures féminines à ces postes.
Au niveau de l’entreprise, il faut promouvoir le recrutement, la formation à l’encadrement, le mentoring et la mise en réseau des femmes qui ont le potentiel de faire carrière. Il faut aussi donner de la visibilité aux femmes qui ont réussi et qui peuvent servir de modèles.
Une volonté des responsables à tous les niveaux reste primordiale pour obtenir des résultats. Enfin, l’association des hommes au débat et aux changements qui s’imposent est à la fois un défi et une nécessité. J’espère que nous pourrons compter sur leur participation au travail de notre réseau.
Toutefois, la route vers une égalité des chances – de facto et de jure – pour tous et pour toutes sera longue. Nous posons aujourd’hui les jalons de notre effort commun. Nous devons croire à notre capacité de changer la société.
Soyons ensemble l’instrument de ce changement!
Permettez-moi à présent de passer la parole à Mme Zita Gurmai. Les débats qui suivront et qui – j’en suis sûr – seront enrichissants pour tous, seront présidés par Mme Pyke, Directrice en charge de l’égalité hommes/femmes à la Commission.
Quant à moi, je vous retrouverai pour le déjeuner en présence de mes collègues, les Commissaires Margot Wallström et Dalia Grybauskaité pour poursuivre notre échange de vues.
Je vous remercie de votre attention et souhaite beaucoup de succès aux travaux de notre réseau!