L’ampleur de la récession appelait une politique de relance cohérente et resserrée bâtie sur deux piliers, l’investissement et la consommation, moteur dont l’épuisement signifierait une lourde aggravation de la situation économique. Pour FO, les annonces du Chef de l’Etat à l’occasion de son discours de Douai ne sont pas à la hauteur des enjeux. En opposant d’emblée dépenses d’investissement et dépenses de fonctionnement, la communication présidentielle esquive soigneusement la question du soutien des dépenses de consommation.
Concernant les mesures, leur catalogue entérine pour nombre d’entre elles les engagements politiques déjà affirmés, notamment au travers du « grenelle » de l’environnement. En matière de financement, si les anticipations de remboursements fiscaux vont naturellement soulager la trésorerie des entreprises, il ne s’agit pas pour autant d’une impulsion budgétaire propre à dynamiser l’investissement tant que la crise des débouchés n’est pas traitée.
De plus, Force Ouvrière rappelle que la faiblesse de l’investissement privé n’est pas réductible au rationnement en cours du crédit bancaire et que des entreprises extrêmement profitables ont volontairement négligé ces dépenses d’avenir depuis de nombreuses années au nom d’impératifs de rentabilité démesurés.
Pour ce qui est de la volonté affichée d’activer des grands projets d’infrastructures publiques, la CGT-FO salue cette ambition mais s’inquiète de la promotion tous-azimuts des partenariats public/privé dont la pertinence et l’efficacité sont de plus en plus contestés chez nos voisins européens.
Enfin, Force Ouvrière juge inacceptable d’établir un lien entre un plan de relance et le coût du travail, sans rapport avec les ressorts de la crise financière. Il ne fait en revanche aucun doute que l’affaiblissement continu des revenus salariaux se trouve à l’origine d’une explosion de l’endettement des ménages qui a nourri le développement de la finance et engendré la crise financière. Dans ces conditions, l’absence de mesures relatives au pouvoir d’achat des salariés, hormis le RSA, apparaît tout simplement comme un choix politique.