LVMH demande l’annulation des accords PPR/GUCCI

19 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis

LVMH demande l’annulation des accords PPR/GUCCI et propose une solution pour assurer l’indépendance de Gucci

LVMH a déposé ce jour devant la Chambre des entreprises d’Amsterdam une demande en annulation des accords PPR/Gucci en date du 19 mars 1999 et de l’augmentation de capital réservée à PPR qui s’en était suivie. Cette saisine de la Chambre des entreprises s’inscrit dans la ligne de l’arrêt de la Cour Suprême des Pays-Bas en date du 27 septembre 2000, qui a infirmé la validation des accords PPR/Gucci.

Conformément aux indications fournies par la Cour Suprême, LVMH demande à la Chambre des entreprises d’ordonner une enquête sur la gestion de Gucci, portant en particulier sur le processus de formation et d’exécution des accords conclus avec PPR le 19 mars 1999. L’enquête sollicitée tendra tout spécialement à confirmer et à préciser des faits essentiels nouvellement apparus et jusqu’à présent soigneusement dissimulés par Gucci et PPR, concernant l’attribution secrète à MM. De Sole et Ford, au printemps 1999, d’une énorme quantité de stock-options (donnant droit à 8 000 000 d’actions). L’octroi de cet avantage exorbitant, les conditions dans lesquelles il a été obtenu et les mesures par lesquelles il a été jusqu’à présent caché causent un grave préjudice à la société, à ses salariés et à ses actionnaires. Ces faits, qui permettent de comprendre comment soudain le management de Gucci a abandonné sa politique d’indépendance, constituent un ” mismanagement ” caractérisé, qui éclaire et dépasse en gravité les fautes de gestion antérieurement constatées par la Chambre des entreprises. Une fois l’enquête achevée, la Chambre des entreprises prendra sa décision définitive sur la demande d’annulation des accords Gucci/PPR.

Comme il s’y était engagé le 27 septembre 2000, le groupe LVMH propose une solution qui garantira la complète indépendance de Gucci après l’annulation des accords Gucci/PPR, en même temps qu’elle permettra à Gucci de reconstituer ses moyens financiers par une nouvelle augmentation de capital émise à un prix supérieur ­ et, par conséquent, meilleur ­ à celui des accords Gucci/PPR, permettant ainsi à Gucci de poursuivre sa stratégie actuelle.

Pour garantir l’indépendance de Gucci, dès l’annulation des accords Gucci/PPR, LVMH acceptera une clause de standstill limitant sa participation à 20% au maximum. LVMH s’engagera également à n’exercer aucune influence sur la gestion de Gucci et à ne présenter aucun candidat au Supervisory Board.

Pour assurer le succès d’une nouvelle augmentation de capital remplaçant celle ­ qui serait entre-temps annulée ­ réservée à PPR, LVMH fournira la garantie d’une ou plusieurs banques internationales de premier rang, afin de lancer une émission ouverte au public pouvant atteindre 3 milliards de dollars, et cela à des conditions plus favorables pour Gucci que celles consenties à PPR l’année dernière. Ce nouveau financement par le marché permettra à Gucci de poursuivre sa stratégie avec un trésor de guerre reconstitué et une indépendance entièrement recouvrée. Une telle solution est clairement la plus favorable à Gucci, à ses actionnaires, à ses salariés et à l’ensemble de ses partenaires.

Enfin, pour permettre à Gucci de poursuivre sans entrave sa stratégie, LVMH demande à la Chambre des entreprises d’annuler immédiatement les mesures provisionnelles restaurées par l’effet de l’arrêt de la Cour Suprême, qui limitent la liberté de Gucci d’utiliser les fonds reçus par augmentation de capital.

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Trader & Analyste Financier
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