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L’UIC anticipe une reprise modeste et fragile, sans croissance forte avant 2011 voire 2012

Pierre Perrin-Monlouis Dernière mise à jour: 20 octobre 2021

En 2009, l’industrie chimique en France a été sévèrement pénalisée par une crise économique mondiale sans précédent. La poursuite du déstockage dans la filière jusqu’aux marchés aval s’est traduite par une chute très importante de la production au premier trimestre. Les plans de relance engagés par différents gouvernements et une demande soutenue dans les pays émergents, en particulier en Asie, ont conduit à une reprise. Cette stabilisation, puis amélioration, a toutefois été insuffisante et s’est essoufflée en fin d’année. Aussi, en moyenne annuelle, la production de l’industrie chimique en France a reculé de 9,7 % par rapport à 2008, son plus fort repli depuis 20 ans.

Une demande intérieure très déprimée et des exportations en recul Le rebond est apparu grâce au ralentissement du cycle de déstockage dans les filières clientes et au redémarrage de l’activité, notamment dans l’industrie automobile. Mais cette reprise dans les secteurs industriels aval a été loin de rattraper les pertes de volumes enregistrées depuis le début de la crise. Par ailleurs, alors qu’elle constituait un moteur majeur de la croissance du secteur, la consommation des ménages s’est aussi contractée. Au total, la contribution de la demande intérieure a été très négative. Cette dégradation a entraîné un ralentissement des importations (-16,7 % en valeur par rapport à 2008), plus fort que celui des exportations (-16,2 %). Au final, l’année 2009 a enregistré un solde positif de 5,1 milliards d’euros. Le redressement du commerce mondial, reposant principalement sur la demande en provenance d’Asie, a pu pallier l’amélioration plus modeste et lente de l’activité en Europe et aux États-Unis.

Une entrée en récession successive pour tous les secteurs de l’industrie chimique

Le mouvement récessif a été plus marqué dans la chimie de base, en amont de l’ensemble des autres branches économiques, et notamment pour les produits utilisés dans les secteurs de l’automobile et de la construction. Mais les volumes de production des spécialités chimiques et des savons, parfums et produits d’entretien qui avaient mieux résisté en 2008, se sont aussi contractés.

Un rebond en ordre dispersé
Dans la phase de rebond, la chimie minérale et la chimie organique ont été les premières à repartir. Secteur aux multiples débouchés et marchés, les spécialités chimiques ont dû attendre la diffusion de l’amélioration des débouchés jusqu’à leurs produits. Portés par la consommation domestique et l’exportation, les savons, parfums et produits d’entretien sont restés pénalisés par la période de forte dégradation de l’emploi.

2010 : une convalescence incertaine
Si la crise est passée avec une année 2009 qui marque la sortie de récession, ses effets pourraient encore se faire ressentir quelques temps. Selon les secteurs, le retour de la croissance devrait être disparate. D’un côté, les activités chimiques en amont des industries qui ont pu résister à la crise (industrie pharmaceutique ou agroalimentaire) devraient continuer de bénéficier d’une demande relativement stabilisée. De l’autre, les produits chimiques pour des industries clientes en sortie de récession (automobile, industries électriques et électroniques, papier, carton …) pourraient bénéficier de la remontée des débouchés, en sachant que la base de production de ces secteurs clients a été significativement réduite. Enfin, touchés plus tard par la crise, des secteurs clients dans les biens de consommation devraient représenter à nouveau un potentiel de demande pour la chimie en 2010.

Le soutien devrait venir aussi des marchés extérieurs, grâce à la poursuite d’une demande soutenue en Asie et autres pays émergents, puis au retour à la stabilisation en Europe et aux États-Unis.

Pour autant, l’ensemble de ces éléments ne plaide pas pour une reprise franche et durable mais plutôt modeste et incertaine, notamment au regard de l’arrêt progressif de certaines mesures incitatives (prime à la casse). Ainsi, même si en moyenne annuelle la production chimique en France pourrait retrouver une croissance de l’ordre de 5,5 % en 2010, elle ne regagnera pas ses niveaux de début 2008 avant 2011 voire 2012.

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Quel avenir pour l’industrie chimique en France ?
Dans ce contexte économique et alors que la concurrence des pays en développement s’intensifie, l’industrie chimique doit poursuivre par un effort d’innovation et d’investissements accru sa transition vers une chimie durable.

Pour cela, l’industrie chimique en France, forte de nombreux atouts, doit pouvoir se libérer des freins qui limitent sa croissance et en particulier s’appuyer sur les conclusions des Etats généraux de l’Industrie. Celles-ci plaident pour une réelle politique pour l’industrie en créant un environnement économique et réglementaire lui permettant de restaurer sa compétitivité. « Il est indispensable que certains facteurs de compétitivité soient rapidement corrigés, notamment en termes de coûts de production, d’accès à l’énergie et de transport-logistique afin que se développe en France une industrie chimique clé de voûte d’une économie durable » conclut Bernard Chambon, Président.

L’Union des Industries Chimiques (UIC) a pour mission de promouvoir l’industrie chimique en France et en est le porte-parole. L’industrie chimique en France est le 2e producteur européen, le 5e producteur mondial. Avec un chiffre d’affaires de 67,6 milliards d’euros en 2009 et 178 000 salariés, elle est un des tout premiers secteurs industriels en France.

UIC – contacts presse
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[email protected]
Fanny MILCENT-BAUDOIN – ACCOM’S – 01.42.56.08.54 – [email protected]

Pierre Perrin-Monlouis
Pierre Perrin-Monlouis
Fondateur de Rente et Patrimoine (cabinet de gestion de patrimoine), Pierre Perrin-Monlouis est un analyste et trader pour compte propre. Il vous fait profiter de son expérience en trading grâce à ses analyses financières et décrypte pour vous les actualités des marchés. Son approche globale des marchés combine à la fois l'analyse technique et l'analyse fondamentale sur l'ensemble des marchés : crypto, forex, actions et matières premières.
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