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Information financière Résultats 2009 du groupe SNCF

Pierre Perrin-Monlouis Dernière mise à jour: 20 octobre 2021

Forte capacité de réaction de SNCF dans un contexte économique très défavorable

Des dépréciations d’actifs significatives dégradent cependant le résultat net à hauteur d’1 milliard d’euros

 Recul modéré de 1,2% de l’activité par rapport à 2008
 Fort redressement de la performance économique sur le 2d semestre grâce aux mesures d’adaptation et d’économies pour 550 millions d’euros
 Résultat opérationnel courant et Résultat net récurrent positifs
 Dépréciation des actifs SNCF Infra et Fret SNCF de près d’1 milliard d’euros
 Maintien d’un programme d’investissements sur fonds propres stable à près de 2,2 milliards d’euros sur 2009, dont plus de 325 millions d’euros consacrés au plan de relance, en dépit de la réduction de plus de 540 millions d’euros de la capacité d’autofinancement par rapport à 2008
 Axes stratégiques de développement sur les mobilités de demain confirmés

Guillaume Pepy, Président de SNCF, a déclaré : «Dans un contexte de crise économique sans précédent, marquée par l’effondrement des volumes transportés (SNCF Geodis) et la stagnation des déplacements longue distance (SNCF Voyages), les mesures d’économies mises en oeuvre dès le 1er trimestre 2009 ont permis de préserver la performance économique de l’Entreprise.

Les résultats 2009 confirment par ailleurs les problèmes structurels masqués par les bénéfices TGV et dont la résolution a trop longtemps été différée. Le résultat net récurrent est positif, mais l’obligation de déprécier dans les comptes, à hauteur d’1 milliard d’euros, les actifs liés à la maintenance de l’infrastructure et au fret ferroviaire, impacte d’autant le résultat net.

SNCF a continué à investir à hauteur de 2,2 milliards d’euros sur fonds propres, confirmant son engagement actif, en tant qu’entreprise publique, dans le plan de relance de l’économie.

Les effets de la crise, l’impact des déficits structurels et le maintien des investissements ont pour conséquence une tension accrue de la situation financière de l’Entreprise.

En 2010, nos objectifs stratégiques de développement sont maintenus pour faire de SNCF l’une des premières références mondiales de la mobilité durable, maîtriser nos charges et poursuivre le traitement des difficultés structurelles liées au fret ferroviaire, aux trains d’aménagement du territoire, à la gestion de l’infrastructure et au modèle économique TGV. »

Données clés des résultats au 31 décembre 2009 – groupe SNCF

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Hors prise en compte des effets de la création de la branche Gares&Connexions, dont les principaux éléments financiers seront individualisés aux côtés des 4 autres branches à compter du 1er janvier 2010.

Performances du groupe SNCF
Le chiffre d’affaires du groupe s’élève à 24 882 M€ à fin 2009, en diminution de -1,2% par rapport à 2008. A périmètre et change constants, l’activité baisse de -3,6% (-3,9% à périmètre constant).

La marge opérationnelle, indicateur véritable de la performance économique, atteint 1 688 M€, soit 6,8% du chiffre d’affaires, contre 4,7% au 1er semestre 2009, démontrant que sur le 2d semestre, les mesures d’économies ont porté leurs fruits.

Retraitée des éléments non récurrents, la marge opérationnelle atteindrait 7,7% du chiffre d’affaires. Le recul par rapport à 2008 est la conséquence de la hausse des péages ferroviaires pour 152 M€, de la hausse des impôts et taxes pour 64 M€ et de la forte baisse d’activité (-986 M€ à périmètre constant) que la maîtrise des charges ne parvient pas à atténuer en totalité.

Le résultat opérationnel courant est bénéficiaire de 145 M€ à fin 2009, alors même qu’il était déficitaire à fin juin 2009 de -194 M€.

Le résultat opérationnel est négatif de -460 M€, en diminution de 1 316 M€ par rapport à 2008. Cette situation s’explique par à la fois la baisse de la marge opérationnelle (-903 M€) et par des pertes de valeur d’un montant de 1 037 M€ dont les principales composantes sont :

– (-245 M€) du fait de la dépréciation totale des actifs de maintenance du réseau ferroviaire (SNCF Infra), conséquence du manque de rentabilité de la Convention de gestion de l’infrastructure (CGI) ;

– (-721 M€) du fait de la dépréciation complémentaire des actifs de Fret SNCF, conséquence de la baisse importante des volumes transportés et du déficit structurel de l’activité en 2009.
Le résultat financier s’élève à -303 M€ à fin 2009, soit une amélioration de +201 M€ par rapport à 2008 (-504 M€), dont la cause principale est la variation de juste valeur des instruments financiers, conformément à l’application des règles comptables en vigueur.

Résultat net part du groupe
Entre 2008 et 2009, le résultat net se dégrade de -1 555 M€ dont les 2/3 sont imputables à des éléments non récurrents (-1 028 M€). Ces derniers intègrent outre les pertes de valeur et dépréciations des actifs, la variation entre 2008 et 2009 de -487 M€ des Impôts Différés Actifs dont la valeur au bilan a été ajustée pour tenir compte des effets de la crise sur la capacité fiscale bénéficiaire du Groupe en France.

La crise et les effets périmètre n’affectent les éléments opérationnels qu’à hauteur de -527 M€.

Conséquence de l’ensemble de ces évolutions, le résultat net part du groupe est de -980 M€, contre +575 M€ à fin 2008.

Investissements
Au cours de l’année 2009, conformément à ses engagements, le groupe SNCF a poursuivi ses investissements à un niveau élevé. Le montant total des investissements bruts atteint 3,3 Mds€ (2,2 Mds€ sur fonds propres) dont :

– matériel de transports : plus de 1,1 Md€ (dont 750 M€ de matériel neuf) ;
– modernisation des gares : près de 160 M€ ;
– technicentres, aménagements, matériel technique et informatique : plus de 530 M€.

Situation financière
La Capacité d’Autofinancement (CAF) s’élève à 1 499 M€ à fin 2009, ce qui représente une réduction significative de 544 M€ par rapport à 2008.

Le cash flow libre est de -491 M€ à fin 2009 en nette dégradation de -409 M€ par rapport à 2008.

Cette dégradation de cash flow libre provient d’une manière générale d’un « effet ciseau » négatif entre l’augmentation du montant des charges et la baisse des recettes et en particulier sur SNCF Voyages à hauteur de -623 M€.

L’endettement financier net s’élève au 30 juin 2009 à 7 172 M€, en augmentation de 1 140M€ par rapport au 31 décembre 2008.

Performances des branches

Chiffre d’affaires par branche au 31 décembre 2009

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Marge opérationnelle (MOP) par branche au 31 décembre 2009

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 SNCF Infra :
Nette hausse du chiffre d’affaires de +6,7% par rapport à 2008, du fait de l’accroissement des travaux réalisés pour le compte de RFF dans le cadre de la rénovation du réseau. Hausse de l’activité d’Inexia et Systra.

La marge opérationnelle est négative à -92 M€, en dégradation de -105 M€ par rapport à 2008. Hors éléments non récurrents, la marge opérationnelle 2009 est positive à +25 M€ et en progression de +12 M€ par rapport à 2008.

La marge dégagée par le volume de production supplémentaire (du fait de l’accroissement des travaux pour RFF) permet de couvrir l’impact défavorable de l’évolution des indices d’indexation de la Convention de gestion de l’infrastructure (entre SNCF et RFF) et la hausse des charges de personnel.

 SNCF Proximités :
Augmentation du chiffre d’affaires de +3,8% par rapport à 2008. Les activités TER maintiennent une croissance modérée grâce en particulier aux abonnements, aux cadencements et à l’ouverture de nouvelles dessertes décidées par les Régions.

La crise économique affecte par contre l’activité de Transilien, dont les trafics baissent pour la première fois de la décennie.

La marge opérationnelle est de 302 M€, en baisse de -155 M€ par rapport à 2008.

Hors éléments non récurrents, la marge opérationnelle est +323 M€. Cette baisse s’explique principalement par une évolution des charges internes supérieure à l’évolution de l’indexation des conventions TER, Transilien et Chemin de fer de la Corse et par les effets de la crise sur les trafics des activités ferroviaires et les contrats d’Effia.

 SNCF Voyages :
La crise économique a pesé sur l’activité de la branche, le chiffre d’affaires est en recul de -1,3%. Les produits du trafic TGV domestique restent stables, grâce à une politique commerciale très dynamique. En revanche, les produits du trafic d’Eurostar ont été affectés par la crise économique, la dépréciation de la livre sterling et la fermeture partielle du tunnel sous la manche en début d’année 2009, suite à l’incendie de septembre 2008.

La performance économique a été pénalisée par l’ampleur de la crise, qui a fortement pesé sur la demande : la marge opérationnelle s’élève à +1 151 M€, en recul de -422 M€ par rapport à 2008. Hors éléments non récurrents, l’évolution est de -283 M€ et s’explique en particulier par :

– baisse du chiffre d’affaires,
– hausse des péages d’infrastructure versés à RFF,
– impôts et taxes (dont financement de l’ARAF, Autorité de Régulation des Activités Ferroviaires).

Progression limitée des charges d’exploitation à 1,1% (hors charges exogènes et éléments non récurrents), grâce aux actions menées par la branche.

 SNCF Geodis :
La branche transport et logistique est fortement touchée par la crise économique, mais dans la moyenne du secteur du transport de marchandises. Le chiffre d’affaires de SNCF Geodis baisse en effet de -8.1%, et de -16.1% à périmètre et change constants.

L’impact positif des acquisitions s’élève à +689 M€, dont plus de 75% au titre du contrat IBM Logistics.

La marge opérationnelle est négative à -49 M€ en diminution de -318 M€ par rapport à 2008. Hors éléments non récurrents pour -68 M€, l’évolution est de -250 M€. La performance économique de la branche est touchée par la crise malgré les efforts qu’elle a entrepris pour adapter ses charges à la baisse de son activité.

Hors Fret SNCF, la marge opérationnelle récurrente de la branche serait de +318 M€ à fin 2009.

Perspectives 2010
SNCF n’anticipe pas de dégradation supplémentaire de la situation économique ni de franche reprise. Hors effets de périmètre, le chiffre d’affaires devrait progresser de 4% sur l’année, niveau qui ne permettrait pas d’absorber la hausse plus dynamique des charges des activités de transport ferroviaire.

En ligne avec le projet stratégique, les opérations de développement menées en 2009 et 2010 (Keolis/Effia, Ermewa et Eurostar International Ltd, effet année pleine du contrat IBM logistics et autres acquisitions réalisées par SNCF Geodis en 2009) auront pour effet de porter le chiffre d’affaires de SNCF à 30 milliards d’euros à fin 2010.

Ces opérations auront un effet positif sur la performance opérationnelle globale. Toutefois, la situation financière du groupe continuera de se dégrader en 2010, du fait de la conjoncture, de la dynamique de certaines charges et de problèmes structurels non encore résolus.

SNCF s’attache en particulier à stopper en 2010 la séquence de dégradation de son cash flow libre, observée ces dernières années.

Dans un contexte économique qui devrait demeurer difficile, le groupe poursuit ses actions afin de résoudre ses difficultés structurelles et maintient son ambition de leader mondial dans la mobilité durable.

Les comptes consolidés 2009 sont accessibles sur le site du groupe SNCF (www.sncf.com)

A propos du groupe SNCF
SNCF est l’un des premiers groupes de mobilité et de logistique au monde avec à échéance 2010, 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires et près de 235 000 salariés sur 120 pays. Le projet de SNCF est d’agir pour une société plus mobile, plus respectueuse et plus solidaire, en faisant de l’écomobilité le moteur de sa croissance et de la préférence des clients, voyageurs et chargeurs. SNCF est composé de 5 branches d’activité : gestion, exploitation, maintenance et ingénierie d’infrastructure ferroviaire (SNCF Infra), transport public urbain, périurbain et régional pour les voyageurs du quotidien (SNCF Proximités), transport ferroviaire de voyageurs longue distance et à grande vitesse (SNCF Voyages), transport et logistique de marchandises (SNCF Geodis) et gestion et développement des gares (Gares & Connexions). www.sncf.com

Pierre Perrin-Monlouis
Pierre Perrin-Monlouis
Fondateur de Rente et Patrimoine (cabinet de gestion de patrimoine), Pierre Perrin-Monlouis est un analyste et trader pour compte propre. Il vous fait profiter de son expérience en trading grâce à ses analyses financières et décrypte pour vous les actualités des marchés. Son approche globale des marchés combine à la fois l'analyse technique et l'analyse fondamentale sur l'ensemble des marchés : crypto, forex, actions et matières premières.
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