Pierre Perrin-Monlouis Dernière mise à jour: 20 octobre 2021
La CSMF presse le Gouvernement de passer du mode répressif au mode incitatif et d’appliquer les accords conventionnels.
La nouvelle étude publiée aujourd’hui par le Conseil National de l’Ordre des Médecins rappelle cruellement les difficultés auxquelles est confrontée la médecine libérale.
A force d’ajouter des couches de contraintes au fil des lois successives de financement de la sécurité sociale, et dernièrement avec la loi Bachelot, à force de ne pas respecter les accords conventionnels et de piétiner la convention, à force de dévaloriser le médecin libéral et son rôle dans la société, le résultat est là. Les ennemis de la médecine libérale sont parvenus à leurs fins en détruisant l’attractivité de cette profession qui, depuis l’origine, a permis à notre système de santé de fonctionner de façon fluide et sans file d’attente. Les ennemis de la profession sont parvenus à dissuader les jeunes de s’installer en libéral. Ils ne sont plus que 10% à présent, et toutes les spécialités sont touchées.
Le seul remède proposé est l’agitation frénétique pour dénoncer la pénurie de libéraux qui menace, et la création de commissions Théodule pour le seul plaisir de faire des annonces médiatiques.
La CSMF demande au gouvernement de lever les contraintes qu’il a crées dans les trois dernières Lois de financements de la Sécurité Sociale et dans la loi Bachelot car elles sont inutiles, vexatoires et inefficaces, comme par exemple le contrat de solidarité-santé et son corolaire la taxe sur l’exercice en ville, les signalements d’absences et la taxe sur la télétransmission.
Ensuite, la CSMF, premier syndicat médical français, demande au Gouvernement de mettre en œuvre immédiatement les accords conventionnels non appliqués sur les honoraires médicaux : la consultation au cabinet à 23 € et la visite à domicile à 33 €, l’assouplissement des règles d’application du C2 consultant pour les spécialités cliniques, le paiement de leurs astreintes à tous les médecins, en cabinet et en établissement, dès lors qu’ils sont inscrits sur le tableau des gardes.
La CSMF rappelle au Gouvernement que restaurer la confiance passe au minimum par la mise en application des accords signés. Comment les jeunes pourraient-ils être attirés par une profession aussi méprisée ?
Il est donc primordial, pour donner un signal positif aux jeunes, que le règlement arbitral solde d’abord la convention de 2005 et que le Gouvernement opère, en urgence, un grand toilettage des mesures contreproductives qu’il a mises en œuvre dont il peut déjà juger des effets négatifs. La CSMF invite le Gouvernement à se saisir de la concertation voulue par le Chef de l’Etat pour agir dans ce sens et pour passer, enfin, du mode répressif à un mode véritablement incitatif, avec des incitations qui dépassent cette fois-ci le symbole, pour être réellement efficaces.