J’apprends avec émotion le décès, survenu dimanche 6 février, d’Andrée Chedid.
Avec elle disparaît un très grand écrivain, qui a su, à travers une œuvre extraordinairement diverse, créer un univers unique, marqué par de nombreuses influences croisées. Son humanisme inaltérable, la finesse de ses observations, l’élégance et la pudeur de son style hors du commun lui ont permis d’exceller dans les genres littéraires les plus variés. D’une pièce comme “Échec à la Reine” à des romans comme “Le Sommeil Délivré” ou “La Maison Sans Racines”, en passant par des œuvres pour les enfants, son regard libre, tendre et exigeant s’est porté avec une grande acuité, pendant plus d’un demi-siècle, sur la marche du monde.
Au confluent de l’Orient et de l’Occident, élevée dans les langues arabe, anglaise et française, Andrée Chedid, a offert, par sa vie comme par son oeuvre, un modèle de tolérance, d’ouverture d’esprit et de coeur. Sa liberté de penser a su résister à toutes les épreuves d’une vie mouvementée. Je salue en elle une grande Parisienne, qui incarne le meilleur de l’esprit de notre ville.
Aux proches d’Andrée Chedid, à ses enfants et ses petits-enfants, qui apportent tant à la vitalité culturelle de notre Capitale, j’exprime, au nom de Paris et en mon nom personnel, ma solidarité et ma profonde sympathie.
Par M. Bertrand DELANOË