21 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
La monnaie européenne regagne un peu de terrain ce matin, sans toutefois parvenir pour l’instant à dégager de tendance claire, comme cela avait déjà été le cas hier.
Rappelons en effet que la devise avait nettement chuté jusqu’à la mi-journée, principalement en raison d’un regain d’inquiétudes au sujet de l’Espagne.
Depuis que le pays a pris la décision il y a quelques semaines de s’affranchir des objectifs 2012 de réduction des déficits, le marché recommence en effet à s’intéresser à ce cas, dans le cadre d’une crise de la dette qui avait pourtant été « calmée » par le récent renforcement des pare-feux européens.
Cette tension était notamment particulièrement visible sur le marché obligataire hier, où les obligations ibériques étaient attaquées, avec des taux en hausse.
On notera également que la balance commerciale chinoise a elle aussi participé à la pression qui pesait sur l’euro hier, malgré un excédent surprise. La lecture détaillée des chiffres mettait en effet en lumière un net ralentissement des importations, signes d’un « atterrissage » de l’économie chinoise.
Dans ce contexte, la devise avait rapidement décliné jusqu’à la zone des 1,3060, avant de rebondir (annulant brièvement la totalité des pertes enregistrées au cours de la matinée), aidée par les propos du Premier Ministre espagnol, qui exhortait les régions à réduire leurs déficits.
La monnaie européenne continue donc d’évoluer au grès de l’actualité, sans tendance de fond particulière depuis jeudi dernier à la mi-journée.
On notera toutefois que la monnaie européenne ne manque pas de raisons d’entrer de nouveau dans une large phase baissière, avec une crise de la dette qui revient visiblement sur le devant de la scène, après une accalmie notamment due aux interventions de la BCE (LTROs) et au renforcement des pare-feux de la zone euro (FESF et MES).
Cependant, les mesures prises par la zone euro ne semblent jamais suffisantes… On voit en effet déjà s’estomper les effets des LTRO de la BCE, et selon la plupart des économistes, la taille des pare-feux européens (même renforcés) ne sera pas suffisante si l’Espagne venait à avoir besoin d’aide.
On notera également que la stratégie qui consiste à fournir des financements aux pays en difficultés en échange de lourdes mesures d’austérité a une efficacité discutable, puisque la Grèce a eu besoin de deux plans d’aide, et que le Portugal semble suivre le même chemin.
Quoi qu’il en soit, d’un point de vue graphique la tendance reste pour l’instant incertaine. Au niveau des seuils importants, on retiendra les résistances des 1,3140 et 1,3160, ainsi que les supports des 1,3060 et 1,3040.
En ce qui concerne l’actualité macroéconomique, on attendra l’indice des prix à l’import/export américain, à 14h30, puis le livre Beige de la Fed, à 20h.
Actuellement, la paire EUR/USD évolue autour de 1,3120 sur le forex.