21 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
L’angoisse du ralentissement économique dans le monde tenaille le trading forex. Par le biais de chiffres d’abord aux USA avec des créations d’emplois moins fortes que ce que les observateurs ne présageaient avant le coup, puis de tourments toujours très présents sur le front de la dette européenne (il suffit pour s’en convaincre de scruter les taux obligataires pour l’Espagne, le Portugal ou l’Italie, CQFD) sans oublier les craintes pesant en Chine sur la foi d’une activité en proie à de la mollesse (somme toute relative) mais avec une inflation qui montre les dents dans l’ex-Empire du Milieu, les traders du marché des devises se réfugient vers le dollar. Nec plus ultra monnaie défensive en ces temps de retour de l’aversion au risque.
Surtout que la récurrente idée de voir Bernanke activer derechef un plan de quantitative easing revient sur le devant de la scène après la douche froide de la semaine précédente où le FOMC à travers ses minutes avait ouvertement annoncé que toute approche supplémentaire de manoeuvre accommodante de la Fed n’était certainement pas à l’étude ; alors que le chef de la federal reserve lui-même laissait entendre le contraire juste un ou deux jours auparavant ! Bref, les conjectures vont animer les carnets d’ordres du marché des changes au moment où la saison des trimestriels débute à Wall Street.
Notons au passage que l’OCDE confirme que la croissance sur la plaète est disparate. Déjà dans l’euroland : l’Allemagne fait effectivement figure de très bon élève alors que la France et l’Italie ne rassurent pas assez compte tenu d’une robustesse en la matière très chancelante. L’organisation internationale estime que les deuxième et troisième puissances de la zone indiquent des signaux trop timides pour réellement s’enthousiasmer. En revanche, chez les émergents, la Chine accuse un redressement plus fort que le mois précédent tandis que les investisseurs au contraire s’inquitent de la situation dépeinte par Pékin. Le Brésil conforte son aura de valeur sure d’après l’enquête.
Techniquement, l’euro dollar se contente de balbutier dans une frange établie entre 1.3150 et 1.3050. En tous les cas la paire phare du forex ne donne guère de satisfaction à ses preneurs tant que le 1.3230 ne sera pas refranchi au nord. De surcroît, nous invitons à ne pas négliger le test en intraday du 1.3000 : toute fracture du plancher rassérénerait le courant rouge et le 1.2900 n’aurait qu’à tendre les bras en une telle circonstance. Nous prévoyons pour le day trading des oscillations peu motivantes avec pourquoi pas une bande de terrain sensiblement du même acabit que mardi, soit grosso modo 1.3170/1.3050. Au chapitre des rendez-vous macroéconomiques, la Fed publiera son beige book ce soir. L’administration de Washington annoncera le budget du Trésor et un peu plus tôt, l’oncle Sam divulguera ses prix à l’import. Un doji parfait qui suppose sur l’échiquier graphique un round d’observation.
Balises
BB2 : 1.3010 BB : 1.3060 BH : 1.3148 BH2 : 1.3224