21 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
Le forex a a priori tenu à digérer le fameux G8 de Camp David. Bien qu’aucune sérieuse annonce ait été publiée entre les dirigeants des pays les plus riches, il va sans dire que les cambistes ont voulu souffler sur l’euro dollar. Il est vrai en outre que selon ce qu’au Foxy Trading Club nous relevions dans une analyse précédente, le parcours de l’USD face à la devise unique européenne méritait un peu de répit avec en filigrane le 1.2640 qui techniquement aura souri en guise de throwback pressenti.
C’est donc une entame de semaine sur le métier du day trading sur le marché des devises qui a mis l’accent sur une journée de transition : peu de variations ont été enregistrées sur l’ensemble du panier des parités. La contraction de range argue probablement d’une période de réflexion en carnets d’ordres. De surcroît les salles de marchés attendent désormais la grande réunion informelle de l’UE demain. Au programme des réjouissances, les euro-bonds, la Grèce… Dans cette atmosphère diplomatique très tendue (hostile ?), l’axe franco-allemand a tenu à organiser dès hier une entrevue entre Moscovici, le Ministre de Bercy et son homologue Schäuble : finalement, si jusqu’ici les louanges ont accompagné Hollande pour ses premiers pas à Berlin puis outre-Atlantique, il appert que le véritable baptême du feu à l’international commencera mercredi car les sujets épineux et de discorde ne manqueront pas d’être au menu. Beaucoup entrevoient d’ailleurs étant donné l’insistance du nouveau président de la France à marteler dur comme fer son souhait de voir adopter les euro-bonds ainsi que d’espérer une renégociation du Pacte budgétaire (au grand dam de la BCE), autant d’éléments qui font bondir Merkel de sa chaise, que l’hôte de l’Elysée cherche maille à partir avec la chancellerie outre-Rhin !
Si la mutualisation des dettes souveraines et retoquer les lignes du Pacte en y adjoignant un volet “croissance” semblent être des sujets qui fâchent, en revanche, parvenir à garder Athènes dans le club des 17 est à tout le moins un point de ralliement faisant consensus. Néanmoins, eu égard à un panorama hellène très délicat au vu des élections législatives à nouveau sur le tapis mi-juin 2012, les observateurs estiment que la sortie de la périphérique longtemps contournée par les responsables de l’euroland, se précise de plus en plus. De fait, une éviction du membre ouvrirait un précédent dont s’emparerait la spéculation craint-on. Quid en effet ensuite des autres nations en difficulté ? Les attaques pourraient toucher le Portugal, l’Espagne ou l’Italie, de prime abord. Le péril d’une dislocation de l’euro zone serait inéluctablement l’enjeu en cas d’acceptation du retour à la Drachme… Raison pour laquelle des voix s’élèvent comme à Varsovie où on prétend que la BCE se doit d’intervenir avant toute éviction éventuelle de la Grèce en établissant un pare-feu digne de ce nom (en rachetant massivement de la dette souveraine durant 18 mois au minimum) histoire de repousser une contagion qui poindrait dans la foulée.
Techniquement, le couple phare du marché des changes a paradé tranquillement hier dans une atonie de bon aloi in fine. En intraday, nous penchons encore pour que les oscillations continuent dans le marasme dans une bande de terrain répertoriée sous 1.2800/30 jusque 1.2680/70 sur aggravation de variation. Sur le front des statistiques, l’oncle Sam divulguera ses ventes de logements anciens et un indicateur manufacturier de la Fed de Richmond. L’ombre supérieure tapant à son extrêmité juste au-dessus du psy. 1.2800 suppose que le sursaut n’est pas d’actualité nonobstant une sacrée raclée subie par les acheteurs.
Balises
BB2 : 1.2669 BB : 1.2708 BH : 1.2800 BH2 : 1.2840
