21 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
Chou blanc. Voilà la résultante des attentes des cambistes et des marchés boursiers après avoir écouté religieusement Draghi dans la conférence de presse de la BCE hier. Tandis que la semaine dernière l’édile de l’institut de Francfort mettait en branle toute la scène du trading international en annonçant que la “BCE ferait tout en son pouvoir” pour résorber la problématique de la crise budgétaire en Europe, le forex trading a donc connu un sérieux revers de fortune, laquelle était placée sur des anticipations de mesures appropriées dont on pensait bien avoir un écho dès ce jeudi. Le phénomène de la déception n’a pas fait dans la dentelle selon ce que nous alléguions dans l’analyse euro dollar de la veille avec un retournement spectaculaire des courants en carnets d’ordres. Au pays des promesses…
Finalement le tableau est extrêmement affligeant pour des autorités monétaires qui paraissent bien timorées et, sauf à manier le verbe avec maestria, la coquille se révèle bien vide ! D’ailleurs les interrogations vont reprendre de plus belle sur le marché des changes : pourquoi la BCE aurait-elle attendu aussi longtemps notamment lorsqu’on s’aperçoit d’une situation périlleuse sur l’obligataire madrilène ou de la botte italienne ? En effet, il eût été plus judicieux d’agir avant que le 10 ans des troisième et quatrième économies européennes ne s’enflamment à des niveaux insoutenables ! Surtout si c’est pour quasiment renier les propos apaisants prononcés quelques jours auparavant à ce comité de politique monétaire… A vouloir gagner du temps par de vains mots, on précipite assurément la crainte redoutable du chaos sans retour !
Le trader forex qui se frottait déjà les mains par la réactivation du programme SMP de rachats d’obligations souveraines, le strict minimum qui aurait dû être assuré, n’aura même pas eu à se délecter de cette mesure, restée au placard par le Transalpin ! Que dire alors du MES ? Pas question de transiger avec le Traité… Le président de l’institut d’émission entre dans le rang et dans le jeu de l’Allemagne in fine. Pas de licence bancaire pour le fonds européen. De fait, dans l’actuelle configuration, qui va soulager la dette des états en délicatesse avec la spéculation et de quelle façon ? Les taux peuvent a priori se tendre derechef histoire d’étrangler de manière sadique le papier outre-Pyrénées ou de Rome. Bref, seul véritable plaisir de cette journée de day trading sur les places financières : la délectation d’une onctueuse soupe à la grimace servie par le cuistot de service de Francfort, Draghi.
Restons donc dans les potages avec une paire phare du marché des devises qui a bu la tasse si ce n’est pris le bouillon. Cette longue mèche supérieure butant au 1.2400 par épilepsie sur le planisphère graphique milite à beaucoup de prudence aujourd’hui étant donné le clou du spectacle aux Etats-Unis parce que le rapport mensuel de l’emploi peut parfaitement couronner l’oeuvre de ces variations anarchiques au possible subies jeudi. Certes, en proposant un canevas de trading intraday précédemment s’étendant de 1.2350 à 1.2160, nous avions bien cadenassé l’affaire mais l’heure n’est assurément pas à la gloriole sur l’ensemble du panier des monnaies. Sous 1.2350, la partie n’était pas acquise aux preneurs de l’euro relations-nous en guise d’alerte. Dorénavant la construction des bougies préjuge qu’un affaissement est à l’étude avec un dollar capable de saisir la balle au bond afin de nous emmener compter fleurette au creux annuel pourvu que la dynamique rouge puisse profiter de chiffres adéquats sur le chômage mensuel aux USA. Nous installons une fourchette pour conduire les opérations du forex sur le couple EUR/USD avant le baluchon du week-end entre 1.2290 et 1.2115. Du sport en perspective est redouté en action réflexe à ce tohu-bohu des heures vécues.
Balises
BB2 : 1.2071 BB : 1.2138 BH : 1.2260 BH2 : 1.2331
