21 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
L’euro a nettement corrigé hier et la nuit dernière, abandonnant environ une centaine de pips depuis les sommets de la journée.
La devise a en effet souffert d’une actualité mitigée, avec notamment l’annonce de 38000 demandeurs d’emplois supplémentaires en Espagne au mois d’août, alors que le mois précédent avait vu le nombre de chômeurs fondre de 28000.
Toujours au sujet de l’Espagne, on apprenait également que les 5 milliards d’euros accordés la veille en urgence à la banque Bankia, au bord de la faillite serait constitué de dettes, et non d’argent frais. En effet, des obligations souveraines espagnoles ont probablement été apportées à Bankia ce qui permettra à cette dernière des s’en servir comme collatéral auprès de la BCE pour cette fois obtenir des liquidités fraiches.
Mais la baisse s’accélérait vraiment lorsque le Die WELT, l’un de strois principaux quotidiens allemands, annonçait que le MES était anticonstitutionnel. Le journal a rappelé qu’à travers la BCE et les différents fonds de stabilité Européens, l’Allemagne allait devoir être responsable de 700 milliards d’Euros en cas de défaut des pays en difficulté, ce qui revient peu ou prou à une mutualisation de la dette interdite selon les lois et traités européens.
L’Euro reprenait tout de même quelques couleurs dans le cadre d’un rebond de court terme suite à l’indice manufacturier ISM en-dessous du consensus (49,6 contre 50 anticipé et 49,8 précédemment), et suite à la chute surprise des dépenses en construction US, deux statistiques qui ont rappelé au marché que la Fed est sur le point de mettre en place un nouveau programme QE susceptible de booster l’économie mais également de peser sur le dollar.
A noter également que l’euro profitait d’un dernier sursaut haussier suite à de nouveaux propos de Mario Draghi une nouvelle fois en audition devant la commission monétaire du parlement Européen. Le gouverneur a déclaré que la BCE devait racheter des d’obligations « pour la survie de la Zone Euro » et que ces rachats « aideraient la BCE à réaliser son mandat ».
La séance asiatique a ensuite été l’occasion d’un retour de la baisse sur l’euro dollar, des stop institutionnels ayant été déclenchés suite à la cassure du seuil de support des 1,2550.
Mais plus que des stops, c’est aussi les attentes élevées du marché au sujet de la réunion de la BCE qui aura lieu demain qui ont plombé la paire EUR/USD, les opérateurs semblant de moins en moins confiants en ce qui concerne de possibles annonces choc au sujet de rachats d’obligations de la part de la BCE.
L’avis baissier des opérateurs forex sur l’euro dollar a ensuite été conforté par la chute de l’indice PMI des services chinois, qui rejoignait un plus bas de deux ans au titre du mois d’août, confirmant les récentes craintes de ralentissement de l’économie chinoise.
D’un point de vue graphique, la tendance générale de l’euro dollar reste cependant haussière, selon nous tant que celle-ci parvient à conserver le seuil psychologique des 1,25. Cet avis s’appuie d’ailleurs sur un large canal haussier visible en données horaires. La devise se trouvant actuellement sur la borne basse de ce canal, un rebond reste donc envisageable.
Au niveau des seuils importants, on pourra retenir les supports des 1,25 et 1,2520, ainsi que les résistances des 1,2550/55, 1,2585 et 1,2625/30.
En ce qui concerne l’actualité macroéconomique, on attendra les indices PMI de l’Italie, de la France et de l’Allemagne, respectivement à 9h45, 9h50 et 9h55, ainsi que les ventes au détail de la zone euro, à 11h, et la productivité US, à 14h30.
Actuellement, la paire EUR/USD évolue autour de 1,2520 sur le forex.