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Arbitrage triangulaire, preuve d’un réelle déséquilibre ?

Pierre Perrin-Monlouis Dernière mise à jour: 21 octobre 2021

L’arbitrage est une technique financière visant à profiter d’un léger déséquilibre du marché pour dégager un profit, limité mais quasi sur. L’arbitrage spatial consiste ainsi à jouer sur les éventuels différences de cours d’une même valeur, mais cotée sur deux places boursières différentes. Sur le marché des changes, l’arbitrage peut prendre une forme plus complexe, à savoir l’arbitrage triangulaire.

A un instant t, quelques déséquilibres peuvent se produire sur le marché des changes. Ces déséquilibres sont si limitées que toutes les études les attribuent davantage à des raisons de coûts ou encore de risques engagés. Il n’est pas gratuit de procéder à des opérations boursières. De fait, une opération complexe aura un coût qui expliquera ce déséquilibre entre plusieurs devises. En finance, rien n’étant 100% sans risque, le risque est aussi à prendre en compte. Des déséquilibres existent donc entre les devises, mais il faut savoir qu’en pratique ces déséquilibres s’expliquent et ne peuvent être rémunérateurs que pour les traders les plus avertis, ou encore pour les systèmes informatiques.

L’arbitrage triangulaire consiste à utiliser le déséquilibre entre trois devises afin de générer un profit. L’arbitragiste pourra alors multiplier les petites opérations jusqu’à ce que ce déséquilibre disparaisse. Il pourra aussi se limiter à une seule opération mais de plus gros montant, afin de réaliser plus rapidement l’opération. En effet, une fois le déséquilibre observé, les arbitragistes le comblent rapidement.

Prenons l’exemple des trois principales devises échangées sur le marché, à savoir, l’euro, le dollar et le yen. Au 16 juin 2016, en cours de séance, les parités sur ces trois devises sont les suivantes :

USD / EUR = 0,8951 EUR
– USD / JPY = 104,2065 JPY
– EUR / JPY = 116,4200 JPY

Le yen japonais est ici utilisé comme devise de transition. L’investisseur dispose d’euros. Il les échange contre des dollars américains. Il échange ensuite ces dollars américains en yen japonais, puis échange à nouveau ces yen en euros. Au final, l’objectif pour l’investisseur est d’obtenir plus d’euros à la fin de l’opération que son investissement initial.

Prenons le cas des parités affichées au 16 juin et comparons les. Divisons la parité USD / JPY par la parité EUR / JPY, nous obtenons donc 0,8951. La parité est identique à la parité USD / EUR. Il n’existe donc aucune raison de pratiquer un arbitrage triangulaire. Ceci s’explique en grande partie car ces trois devises sont très suivies par les traders, mais pour des devises plus exotiques, l’arbitrage triangulaire peut se révéler rentable.

En conservant le même exemple mais en modifiant une seule parité, la parité USD / JPY, l’arbitrage devient rentable. Ainsi, si la parité USD / JPY passe à 105,25, au lieu de 104,2065, sans autre modification, l’investisseur passera d’une parité USD / EUR à 0,9040 au lieu de 0,8951. Mais en pratique, ces micro changements restent faibles et rapidement comblés par les programmes informatiques.

L’arbitrage reste un domaine de la finance très intéressant. En limitant les risques au maximum, l’opérateur peut dégager des profits substantiels en multiplier les très petites plus-values. Il reste toutefois bien moins médiatique que le trader traditionnel.

Pierre Perrin-Monlouis
Pierre Perrin-Monlouis
Fondateur de Rente et Patrimoine (cabinet de gestion de patrimoine), Pierre Perrin-Monlouis est un analyste et trader pour compte propre. Il vous fait profiter de son expérience en trading grâce à ses analyses financières et décrypte pour vous les actualités des marchés. Son approche globale des marchés combine à la fois l'analyse technique et l'analyse fondamentale sur l'ensemble des marchés : crypto, forex, actions et matières premières.
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