Pierre Perrin-Monlouis Dernière mise à jour: 21 octobre 2021
Les bourses asiatiques sont connues pour leur grand dynamisme mais aussi pour leur, parfois, trop grande volatilité. La Bourse de Singapour, ville-Etat de plus de 5 millions d’habitants, est l’une des places boursières les plus importantes dans le monde, et bien évidemment en Asie. La République de Singapour affiche une santé économique insolente et un indice de développement humain des plus performants avec une position dans les 20 premiers pays dans le monde.
La place boursière de Singapour prend ses origines dans les années 1930. Il ne s’agit là que d’une simple association regroupant des commerçants chinois. En effet, Singapour est principalement composé de ressortissants chinois et non de malaisiens. La Malaisie d’aujourd’hui entoure en effet Singapour. La cité Etat n’obtiendra d’ailleurs son indépendance qu’en 1965. La bourse de Singapour ou Singapore Stock Exchange ne verra finalement le jour, en tant que société, qu’en 1973. Mais cette entité n’existe plus en tant que telle depuis le 1er décembre 1999. En effet, le Stock Exchange de Singapore, le Singapore International Monetary Exchange ou Simex, un marché à terme, et le Securities Clearing and Computer Services ou SCCS, ont fusionné le 1er décembre 1999 pour créer le Singapore Exchange ou SGX.
La crise asiatique qui s’est d’abord traduite par une envolée du nombre d’investisseurs étrangers en Asie, puis par un très fort recul en une période très brève, n’a pas échappé à la Bourse de Singapour qui a aussi été très touchée par cet événement. Mais elle a su se relever et fait désormais partie des plus grandes places boursières d’Asie. Pour se faire, SGX a multiplié les partenariats et les prises de participations capitalistiques. Ainsi elle détient 5% de la Bourse de Bombay depuis mars 2007 et est aussi détenue en partie par la Bourse de Tokyo depuis 2007. Elle a même lancé une offre de rachat en 2010-2011 sur son homologue australien, ASX pour 7,8 milliards de dollars mais sans succès suite au refus des autorités australiennes qui trouvaient le rachat contraire aux intérêts nationaux. On lui prête encore parfois des intentions de fusion avec le London Stock Exchange, une place boursière dont elle est très proche. Autant dire que le dynamisme de la Bourse de Singapour n’est plus à prouver. Pour continuer à attirer toujours plus d’investisseurs et pour répondre à un besoin croissant, la Bourse de Singapour a même décidé d’abandonner définitivement la sacro sainte pause déjeuner qui avait autrefois cours durant la séance. Ainsi, avant le 1er août 2011, les traders et opérateurs arrêtaient toute transaction entre 12h30 et 14h. Désormais les investisseurs peuvent trader en journée continue de 9h à 17h, avec une pré ouverture à 8h30. Cette pause déjeuner avait été supprimée à Wall Street dès … 1887 ! et dès 1950 pour Londres. Mais elle reste encore très fréquente sur les places boursières de moindre importance.
Mais le réel point fort de la Bourse de Singapour reste les conditions financières offertes aux investisseurs étrangers dans cette cité Etat. En effet, la fiscalité y est plus qu’allégée surtout quand on la compare à des pays européens. Ainsi, il n’existe aucune fiscalité sur les plus values, sur les dividendes ou encore sur les intérêts. De même l’impôt sur le revenu bien qu’existant reste inférieur à 20%. Il en est de même pour l’impôt sur les sociétés. Cette fiscalité allégée attire de nombreux investisseurs mais également de nombreux fonds d’investissements. D’autant plus que la réglementation relative à ces fonds est bien plus souple que pour certains pays. Bien que le secret bancaire proposé par les banques de Singapour diminue, il n’en reste pas moins une des raisons de l’attractivité du pays, souvent qualifié de Paradis fiscal.
Le Singapore Exchange ou SGX compte à fin décembre 2012 un total de près de 800 sociétés cotées. Mais plus de la moitié sont des entreprises dont le siège social est à Singapour. Le restant se partageant à niveau égal entre les sociétés chinoises, toujours très présentes à Singapour, et les sociétés étrangères, à hauteur de 150 sociétés chacune. Ces entreprises sont cotées sur les deux marchés de SGX, à savoir le SGX Mainboard, qui comprend les principales valeurs, et le SGX SESDAQ qui est composé de valeurs plus dynamiques. Ce dernier est à comparer au Nasdaq aux Etats-Unis par exemple. La réglementation pour s’y introduire y est bien moins contraignante que sur le SGX Mainboard. Afin de suivre la bourse de Singapour, l’investisseur peut étudier de près le Straits Time Index. Composé des 30 plus fortes capitalisations boursières de la place boursière, le STI a été créé en 1966 et comprend des sociétés comme Genting Singapore ou Singapore Airlines.
La Bourse de Singapour peut donc être une perspective intéressante pour qui souhaite diversifier son portefeuille et se tourner vers les valeurs asiatiques, et leur dynamisme reconnu.