Indice Big Mac, comparateur de niveau de vie ?

21 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis

Qui ne connaît pas le célèbre burger Big Mac de McDonald’s ? Il est commercialisé dans plus de 120 pays à travers le monde et même s’il n’est pas la nourriture préférée de chacun de ces pays, il n’en reste pas moins incontournable dans bons nombres de cultures. Son omniprésence et sa composition ont conduit les journalistes du prestigieux hebdomadaire financier The Economist à imaginer un indice des prix basé sur la valeur d’un Big Mac dans chaque pays.

Ainsi en 1986, le quotidien The Economist publie pour la première fois l’indice Big Mac. Ici point question d’être représentatif d’un quelconque marché boursier, mais plutôt de faciliter la comparaison des niveaux de vies entre plusieurs pays. L’indice prend même toute sa mesure quand il devient outil d’évaluation des devises. Alors certes le raisonnement est simplissime et on est très loin des calculs de parités de pouvoir d’achat ou PPA utilisés habituellement, mais l’indice Big Mac plait et il est même enseigné dans les universités.

The Economist se repose sur l’importance des intrants locaux dans la constitution d’un Big Mac. En effet, un Big Mac chinois sera fabriqué et commercialisé en Chine. Idem pour un Big Mac français. Ici point question de délocalisation. Les matières premières sont achetés dans le pays, et les frais de personnels, le coût des restaurant sont aussi localisés. Dans l’absolu, un Big Mac devrait ainsi coûter la même valeur travail quelque soit le pays. Si le Big Mac vaut 20 minutes de travail aux Etats-Unis, cela devrait représenter la même force de travail en Chine et en France. Il en est de même pour la fiscalité qu’il pourrait lui être appliqué tant l’enseigne optimise ses impôts.

Ainsi selon les créateurs de cet indice, si une différence existe, elle ne peut venir que la surévaluation ou la sous-évaluation d’une monnaie par rapport à une autre. Un rapport est établi entre le prix de vente du Big Mac dans le pays local et le prix aux Etats-Unis. Ce rapport est ensuite comparé à la parité des monnaies entre les deux pays. Si la différence persiste, cela signifie qu’une des deux monnaies est surévaluée (ou sous-évaluée) par rapport à l’autre.

Cette méthode est bien évidemment simpliste mais elle a le mérite d’exister et de démocratiser les grands agrégats économiques. Il est plus simple de faire comprendre un indice Big Mac que de comparer plusieurs milliers de produits et de fixer un panier moyen dans plusieurs dizaines de pays.

Malheureusement, cet outil ne prend nullement en compte les politiques commerciales de chacune des filiales. Le coût du Big Mac est influencé directement par les coûts dans l’économie nationale, et par les prix de vente fixés par la filiale nationale. Mais cette dernière peut très bien décider de vendre très bas son sandwich phare en phase de lancement ou alors parce que dernier ne se vend pas bien. Les goûts évoluent d’un pays à l’autre. Ainsi un indice Big Mac basé sur le coût de production serait bien plus parlant.

Découvrez ci-dessous une sélection des prix des Big Mac dans le monde. Les pays nordiques auraient donc, selon cet indice, un niveau de vie plus élevé que les pays du Sud.

L’indice Big Mac est donc plus humoristique qu’économique, mais l’étude de son fonctionnement est intéressante pour comprendre les mécanismes de la formation des prix et par extension les parités d’échanges entre les monnaies.

Photo of author
Trader & Analyste Financier
Fondateur de Rente et Patrimoine et à la tête du service Bourse Trading, il vous fait profiter de son expérience en trading grâce à ses analyses financières et décrypte pour vous les actualités des marchés. Son approche globale des marchés combine à la fois l'analyse technique et fondamentale.