Pierre Perrin-Monlouis Dernière mise à jour: 21 octobre 2021
Alors que le riz est connu comme étant la première céréale produite dans le monde, c’est en fait le maïs qui prend la tête du podium, devant le riz et le blé. Cette céréale de plusieurs millénaires a su s’imposer dans le monde entier, à force de croisements génétiques mais aussi des OGM. Depuis le développement des organismes génétiquement modifiés, le maïs est l’une des céréales ayant bénéficié des plus importantes avancées. Le maïs est ainsi exploité dans 150 pays et 5 continents à travers le monde, d’une culture intensive à une culture vivrière.
Le maïs prend ses racines au Mexique où il y est cultivé depuis plus de 9.000 ans. Mais il n’arrive en Europe que lors des premiers voyages de Christophe Colomb. Le maïs est utilisé tout à la fois pour ses grains riches en amidon mais aussi en tant que plantes fourragères à destination unique du bétail. L’alimentation animale est ainsi le premier consommateur de maïs avec près de 70% de l’ensemble de la production. Mais le maïs peut aussi revêtir d’autres formes d’utilisation. Les grains peuvent être broyés pour former de la farine. Du pop corn ou encore des colles, de l’huile ou même du whisky peuvent être issus du maïs. Mais une utilisation plus récente influence aujourd’hui grandement le cours du maïs dans le monde. L’éthanol, ce carburant alternatif, permet ainsi de diminuer les besoins en pétrole, mais en contrepartie, du maïs autrefois utilisé pour les animaux se retrouve dans la production d’essence.
La production de maïs est loin d’être un long fleuve tranquille et les rendements peuvent varier d’une année à l’autre. Les investissements pour une telle culture sont élevés, le travail important, et l’eau essentiel. Un système d’irrigation bien pensé doit être installé afin de limiter les dépenses en eau. La culture du maïs est en effet devenue un symbole de l’agriculture intensive, à tel point que les Etats-Unis (dont notamment deux Etats, l’Iowa et l’Illinois) restent le premier producteur devant la Chine, le Brésil, le Mexique, ou encore l’Argentine. En Europe, c’est la France et L’Italie qui se placent sur le podium. Ainsi pour la seule France, le maïs représente 10% des terres cultivées. Les Etats-Unis exportent eux massivement leur maïs, et leur maïs OGM, à travers le monde.
Le maïs est coté sur plusieurs marchés mais le plus important est sans nul doute le Chicago Board of Trade ou CBOT, créé en 1848, et inclu depuis dans le Chicago Mercantile Exchange. Le Tokyo Grain Exchange est aussi une place réputée dans les marchés d’échanges du maïs. Côté au boisseau (l’équivalent de 25,4 kgs), le maïs voit son cours évoluer suivant l’offre (dépendante du rendement de la production, de la surface des terres cultivables, de la météo, du prix du maïs) et la demande (concurrence des prix du pétrole, besoin en viande en hausse, etc.). En effet, et ce sont deux événements récents, le cours du maïs évolue aussi selon le cours du pétrole, et la croissance économique chinoise. Le maïs étant utilisé pour fabriquer de l’éthanol, sa production devient rentable lorsque le baril de brent est cher. Plus le cours du pétrole est élevé, et plus l’éthanol devient rentable. De fait, le maïs se retrouve acheté par des producteurs d’énergie, au détriment d’autres filières comme l’alimentation animale. Le cours du maïs grimpe donc, du fait de la pénurie. Dans le même temps, la forte demande en viande de porcs de la Chine entraîne des besoins en maïs importants. Plus la Chine veut manger de viande, plus les besoins en maïs sont élevés. Dans l’autre sens, la production du maïs peut se retrouver fortement diminuée en cas de sécheresse en Iowa ou en Illinois par exemple.
Afin de spéculer sur les prix du maïs sans être responsable d’une éventuelle hausse des prix, nous ne pouvons que vous conseillons de vous tourner vers les certificats dont les cours seront basés sur les prix du maïs. De fait, vous pourrez jouer la hausse de la demande chinoise ou encore une météo défavorable, sans risquer de faire progresser le cours de cette céréale devenue aujourd’hui indispensable à l’agriculture.