Pierre Perrin-Monlouis Dernière mise à jour: 21 octobre 2021
Souvent associé aux mouvements politiques d’extrême gauche, le Marxisme est un courant politique initié par l’économiste Karl Marx. Le principe du Marxisme repose sur une interprétation de la société dite capitaliste que son initiateur a largement critiqué, mettant en évidence les limites de celle-ci et ses répercussions négatives sur la société et les valeurs humaines.
Toute la théorie du Marxisme s’appuie sur les disparités sociales, notamment en ce qui concerne les systèmes de production. Le courant de gauche constate à ce sujet que la majorité des entreprises et donc des moyens de production sont sous le contrôle d’une minorité appelée « minorités dominantes, bourgeoises ou encore aristocrates ». L’idée principale qui découle du Marxisme est celle selon laquelle ce sont les classes sociales supérieures, et donc dominantes, qui exercent leur contrôle sur le gouvernement et la politique de manière plus générale afin de préserver coûte que coûte leur positionnement par rapport au reste de la société. Ce serait donc cette classe sociale qui dominerait les autres classes selon le modèle même de la politique.
Mais le Marxisme ne fait pas que critiquer le modèle capitaliste. Il va même jusqu’à proposer une alternative à ce système de classes sociales, dominantes et dominées. Cette alternative est basée sur une société sans classes où les moyens de production seraient collectifs. Les actuels salariés deviendront alors les propriétaires de leur propre outil de production. Mais pour parvenir à un tel système, le Marxisme et le communisme s’accordent à dire que la société doit au préalable passer par une phase de révolte. Les classes populaires devraient alors se soulever et mener une guerre au capitalisme. La minorité dominante ne souhaitant pas abandonner son statut, la mise en commun des outils de production devra passer obligatoirement par une phase de révolte.
Un tel changement ne serait possible que par une abolition du salariat jugé comme une forme d’esclavagisme par les marxistes. Une fois cette cause d’inégalités supprimée, on arriverait alors à une société dans laquelle le développement individuel contribuerait au développement collectif. Chaque petite avancée individuelle rejaillira sur l’ensemble de la collectivité. La hausse des revenus d’un individu se traduira par exemple par une augmentation de sa consommation, et une augmentation de la production dans son ensemble.
De nos jours, on assiste à une montée en puissance du mouvement Marxiste et des mouvements communistes. Ce phénomène est sûrement dû à l’écart qui se creuse de plus en plus entre les classes dites dominantes et le reste du monde qui subit un sous-développement chronique avec des crises économiques importantes entraînant famine et épidémies. Les Marxistes estiment que cette misère est volontairement entretenue par les pays dominants afin de continuer à profiter du faible coût de la main d’œuvre qu’ils peuvent alors exploiter. Un taux de chômage élevé par exemple n’incitera ainsi pas les salariés à réclamer des hausses de salaires. Au contraire, le plein emploi se traduira par une hausse des coûts salariaux pour les entreprises, et donc une baisse des marges.
De plus en plus, ceux sont les travailleurs qui subissent la pression du capitalisme et voient leurs droits bafoués. Il est plus aisé de brider les doléances des ouvriers dans un monde où le chômage est roi.
En parallèle, le peuple semble avoir de moins en moins la conscience des classes, ce qui l’incite à rechercher dans les mouvements politiques extrémistes des solutions qu’il ne trouve plus ailleurs. On notera par exemple la multiplication des votes vers les extrêmes lors des élections.
Pour que l’alternative Marxiste fonctionne, il faudrait donc que la population prenne à nouveau conscience des différences de classes existantes et de leur impact pour mener à bien une révolution socialiste à l’échelle mondiale. Bien qu’une telle perspective soit vue comme utopique par certains et dangereux pour d’autres, il n’est pas impossible qu’une explosion du système capitaliste entraîne un mouvement de rébellion inattendu dans les décennies à venir.