21 octobre 2021 Pierre Perrin-Monlouis
Le CAC 40 est le symbole de la Bourse de Paris, le FTSE 100 de la City, et le Dow Jones l’indice phare de Wall Street. Chaque place boursière se compose d’un ou plusieurs indices destinés à faciliter le travail des analystes et des investisseurs. Le Nikkei 225 est lui l’indice le plus médiatique de la bourse de Tokyo et du Kabuto-Cho. Cet indice est toutefois très loin d’être le plus représentatif. Il contient en lui les germes de ses propres erreurs.
C’est après la Seconde Guerre Mondiale et la refonte du système boursier japonais qu’est née l’idée d’un indice représentatif du marché japonais. Créé le 16 mai 1949, l’indice japonais n’a commencé à être diffusé que le 7 septembre 1950. La base 100 est alors fixée en 1949. L’indice comprend alors 225 valeurs réparties sur 36 secteurs d’activités. Il se calcule avec une simple moyenne arithmétique, sans prise en compte de la capitalisation boursière. La somme des cours des 225 valeurs est additionnée puis ensuite divisée par un diviseur afin de tenir compte des évolutions du capital (division du nominal, augmentation de capital, etc.). En d’autres termes, un titre qui cote 100 Yen représente 25 fois plus qu’un titre cotant 4 Yen. On sait aujourd’hui que c’est un non-sens financier de calculer ainsi, et pourtant à l’époque le Dow Jones fonctionnait selon le même système. C’est d’ailleurs sur le Dow Jones américain que se repose l’indice japonais. Aujourd’hui, les indices se basent sur les capitalisations boursières, et même parfois sur les capitalisations boursières flottantes.
Mais en juillet 1969, l’arrêt de mort de cet indice est signé. Le Tokyo Stock Index a vocation à le remplacer rapidement. Ce dernier prend notamment en compte la capitalisation boursière de chaque valeur. Représentatif, oui mais les investisseurs préfèrent rester fidèles à l’ancien indice. Un quotidien économique, le Nihon Keizai Shinbun, décide alors de reprendre le calcul de cet indice historique et le surnomme le Nikkei 225. Le terme Nikkei provient d’ailleurs du nom du quotidien. L’indice est sauvé et c’est désormais le quotidien qui le gère. Ainsi depuis 1970, un comité au sein du quotidien fixe les valeurs le composant. Cela n’est pas sans rappeler le Dow Jones, propriétaire du Wall Street Journal.
Bien que le Nikkei 225 est loin d’être significatif du marché japonais, il n’en reste pas moins symbolique. Il compte aujourd’hui 6 secteurs qui sont Technologies, Finance, Biens de consommation, Matériaux, Biens d’équipement et Transport & Services aux collectivités. Les 225 valeurs choisies le sont pour leurs volumes d’échanges et leur représentativité dans l’économie. Ainsi le Nikkei 225 est composé de sociétés telles que Canon, Clarion, Fujitsu, Kubota, Nikon, Mitsubishi, Shiseido, TDK ou Toyota. Après un plus haut à 38.957,44 points le 29 décembre 1989, le Nikkei 225 s’est effondré passant sous les 10.000 points.
A ce jour, bien que toujours suivi par les investisseurs et le grand public, le Topix ou Tokyo Price Index est bien plus représentatif des marchés japonais et compte 1.500 valeurs. Cet indice prend d’ailleurs en compte le poids de la capitalisation boursière de chaque société le composant. N’hésitez donc pas à consulter les deux indices, mais en prenant bien la mesure des inconvénients du Nikkei 225.