Pierre Perrin-Monlouis Dernière mise à jour: 21 octobre 2021
Déceler le fonds idéal selon vos besoins n’est pas chose facile. Rapidement, vous vous retrouverez confronter à une multitude de critères à prendre en compte pour sélectionner la sicav adéquate. Bien évidemment, le style de gestion, la zone géographique ou encore le type d’actifs financiers influenceront directement la performance du fonds, mais les compétences du gestionnaire auront aussi un impact non négligeable. Plusieurs ratios de performances relatives ont été développés, principalement dans les années 60, pour déceler les meilleurs gestionnaires. Non pas ceux qui réalisent simplement les meilleures performances en valeur absolue, mais ceux qui réalisent les meilleures performances selon les risques engagés.
Ratio de Sharpe, Alpha de Jensen ou encore Ratio de Treynor, tout autant de ratios diffusés pour choisir son fonds. Le Ratio de Sortino prend ses origines dans le ratio de Sharpe. Créée en 1983, par Brian Rom, mais tirant son nom du Docteur Franck Sortino, la méthode de calcul du ratio de Sortino repose sur le modèle de Sharpe mais en excluant la volatilité à la hausse. Ainsi, seule la volatilité à la baisse ou semi volatilité est prise en compte. En effet, la volatilité à la hausse n’a rien d’inquiétant pour un fonds. Elle est même recherchée. Ce n’est en rien un risque que de voir ses titres s’envoler. De fait, le ratio de Sortino ne s’intéresse qu’à la volatilité à la baisse, à savoir la force de la baisse en cas de chutes.
Pour calculer le ratio de Sortino, on retrouve ainsi les mêmes ingrédients que le ratio de Sharpe.
Rp – Rf / VBp
Avec
– Rp : la rentabilité effective du portefeuille. Il s’agit là de la performance en valeur absolue, réalisée par le gestionnaire;
– Rf : la rentabilité attendue d’un placement sur un actif sans risque. Il s’agit là de la performance que vous auriez obtenu si vous aviez placé votre épargne sur un emprunt d’Etat. Vous auriez retrouvé avec certitude le montant de votre capital mais en contrepartie la performance attendue est plus que faible;
– VBp : Volatilité à la baisse du portefeuille ou downside deviation. Alors que le ratio de Sharpe prend en compte l’ensemble de la volatilité, à la hausse et à la baisse, le ratio de Sortino ne prend en compte que la volatilité à la baisse.
Le ratio de Sortino a une valeur prédictive nulle. En effet, les performances passées d’un fonds ne préjugent en rien des performances futures. Ce n’est pas parce qu’un fonds a un excellent ratio de Sortino en années N qu’il en sera de même en année N+1. C’est toutefois un critère supplémentaire intéressant à prendre en compte.
Au terme du calcul, le ratio de Sortino peut être :
Inférieur à 0
Le portefeuille génère une rentabilité inférieure à la performance d’un portefeuille sans risque. De fait, il n’est raisonnablement pas intéressant de se positionner sur ce portefeuille;
Compris entre 0 et 1
La rentabilité du portefeuille est certes supérieure à un portefeuille sans risque mais le risque engagé n’est pas compensé par l’excès de rentabilité du portefeuille. Il faut toutefois savoir que le ratio de Sortino ne prend en compte que le risque lié aux baisses, et non la volatilité globale;
Supérieur à 1
Le performance du portefeuille est supérieur au risque engagé. Cela démontre en partie les compétences du gestionnaire de fonds ou encore les méthodes de gestions.
Le ratio de Sortino reste donc un critère pertinent mais n’est nullement complet. Il ne doit pas être utilisé pour déterminer la performance future du fonds, mais toujours être analysé en tant que ratio ex post. Le ratio de Sortino est diffusé par plusieurs comparateurs d’OPCVM au même titre que le ratio de Sharpe ou l’Alpha de Jensen.